On ne peut que saluer votre engagement, monsieur le secrétaire d'État. Les professionnels de la protection de l'enfance sont unanimes quant à la nécessité de prolonger au-delà de leur majorité légale le suivi des jeunes protégés par l'article L. 112-3 du code de l'action sociale et des familles, afin d'éviter que leurs débuts dans la vie active ne se soldent presque systématiquement par un échec.
Seulement, le dispositif que vous proposez permet-il le renouvellement de la garantie jeunes ? Celle-ci s'étend normalement sur dix-huit mois au plus, ce qui nous mène à 19 ans et demi ; après quoi, il y aura le contrat jeune majeur, dont la durée reste aléatoire. Enfin, à 21 ans, ce sera la sortie du dispositif, le face-à-face avec la vie active. Je vous assure qu'à La Réunion, avec 500 euros par mois, ces jeunes n'auront pas les moyens de se loger : ils seront à la rue. De 21 à 25 ans, s'ils ne travaillent pas, ils devront s'en sortir comme ils pourront en attendant d'être éligibles au RSA. Il faut donc que l'État et le département veillent tout particulièrement à leur suivi.