J'avais déposé de nombreux amendements ayant trait à ce sujet : hélas, tous ont été déclarés irrecevables ! Ils visaient à instaurer un dispositif d'insertion sociale et professionnelle pour les jeunes sortant de l'ASE, ou un dispositif similaire dans le cadre de l'ASE elle-même, ou un programme de suivi des jeunes de l'ASE, ou une réunion de sortie de l'ASE, destinée à ces jeunes, avec un droit au retour. Tout cela est pourtant faisable : c'est le cas dans le Val-de-Marne grâce au dispositif REAJI – « renforcer l'autonomie des jeunes pour leur insertion » –, également déployé en Loire-Atlantique ou encore en Gironde.
Je l'ai dit en commission des affaires sociales : tout ne se réduit pas à une question de coût. Je ne vais certes pas nier la dimension budgétaire du problème, que ce soit pour l'État ou pour les départements, mais je précise à ceux d'entre nous qui ne connaissent pas ce dispositif – vous le connaissez, monsieur le secrétaire d'État, pour être venu le voir dans le Val-de-Marne – qu'il permet d'atteindre près de 89 % de réussite des contrats jeunes majeurs, ce dont je me félicite. Nous en avons d'ailleurs longuement parlé au cours des travaux préparatoires à l'examen de ce texte.
Cet amendement constitue une première avancée ; il est vrai qu'il a été déposé tardivement, après mes propres amendements, eux-mêmes issus de ma proposition de loi inspirée par les mesures australiennes et québécoises au sujet des jeunes de 18 à 25 ans. Le droit au retour, monsieur le secrétaire d'État, demeure un point essentiel à travailler : il existe dans certains départements et je regrette que ce ne soit pas le cas partout. Comme nous le disions tout à l'heure, un jeune très fragile, ayant passé sa vie en institution, peut vouloir partir à toute force, puis revenir après avoir fait l'expérience de la vie telle qu'elle est. Ce droit au retour existe lorsque sont créés des services accompagnant les jeunes majeurs…