Ce budget – le premier de votre législature – que vous vouliez si ambitieux ne fait que relâcher les efforts, malgré un contexte très favorable ! Qu'en sera-t-il pour vos prochains budgets si par malheur la conjoncture devait être moins favorable ? Il faut prendre cela en considération.
Ce budget ne peut pas tenir la route si vous démarrez sans desserrer le frein à main. Vous noyez votre propre moteur, vous qui vous disiez si frais, si nouveaux. À force de reculer, vous allez gâcher cette croissance nouvelle que nous devons utiliser comme un tremplin.
Le Haut conseil des finances publiques estime d'ailleurs, dans son avis relatif au deuxième projet de loi de finances rectificative pour l'année 2017, que l'effort structurel est « quasi inexistant en 2017 et très faible dans la prévision de 2018 » alors que « l'amélioration de la conjoncture économique crée des conditions plus favorables à la réalisation d'un tel effort ». La Commission européenne, quant à elle, juge le dérapage budgétaire français significatif.
Ce budget 2018 est d'autant plus regrettable qu'il est injuste. Il est d'abord injuste pour les retraités, qui subiront une hausse brutale de 25 % de la CSG – contribution sociale généralisée – sans compensation, votée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.