Mon cher collègue, quand on commence mal dans la vie et que l'on dit : « Je ferai mieux demain. »… C'est aujourd'hui qu'il faut commencer, quitte à relâcher l'effort au bout de trois à quatre ans, mais pas l'inverse. Tous ceux qui l'ont fait sont arrivés à une catastrophe politique.
Il y a certes de bonnes choses dans ce projet de budget. Je pense d'abord à la suppression de l'ISF : hélas, vous n'êtes pas allés jusqu'au bout, mais c'est un vrai progrès, soit 80 % de ce qu'il fallait faire. Autre vrai progrès : la flat tax. Là aussi, vous n'allez pas jusqu'au bout, en la limitant aux revenus mobiliers. Je note au passage que le fondement économique de ces deux mesures est inexistant.
Et puis vous faites un certain nombre d'erreurs. Ainsi, la suppression de la taxe d'habitation, qui sera totale à terme, est une vraie erreur d'un double point de vue : du point de vue du lien entre les électeurs et leurs élus locaux, mais aussi parce que ce système encouragera la dépense publique en compensant le montant tel qu'il est, que la collectivité dépense beaucoup ou peu. C'est contraire à notre conception de la démocratie locale.
Voilà, monsieur le ministre, chers collègues, quelques considérations sur ces deux textes.