Intervention de François Pupponi

Séance en hémicycle du jeudi 15 juillet 2021 à 9h00
Débat d'orientation des finances publiques pour 2022

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Nous voici réunis pour ce qui est peut-être l'un des derniers débats d'orientation des finances publiques entendus comme la première étape, à la fin du premier semestre de l'année, de l'examen parlementaire des projets de loi de finances. Le délai très court entre la transmission du tiré à part présentant les plafonds de crédits par mission dans le PLF pour 2022 et ce débat ne facilite d'ailleurs guère cette projection et je crains que, comme chaque année, nous ne nous arrêtions à des remarques d'ordre plus général. Toutefois, je sais que nous pourrons poursuivre nos échanges, monsieur le ministre délégué, sur des points plus précis relatifs aux crédits des missions au cours de l'été et de l'automne prochains.

Le débat d'orientation des finances publiques est d'abord l'occasion de faire un premier inventaire de la situation économique et financière passée et présente, afin de pouvoir, dans un second temps, se projeter sur les exercices futurs.

La France repart, avec 6 % de croissance désormais anticipée par les institutions nationales comme européennes en 2021, soit plus d'un point de plus que la moyenne de la zone euro. Cette croissance d'un niveau inconnu depuis les années 1970 s'explique d'abord par la bonne résilience de l'économie française face à la crise du covid-19. La crise sanitaire a provoqué une chute exceptionnelle de l'activité économique, avec une récession s'établissant à huit points de PIB l'an dernier, qui s'explique en particulier par les mesures de confinement : en quelques heures, pour préserver la santé de nos concitoyens, ont été fermés hôtels, bars, restaurants, salles de sport, bureaux, écoles, universités, ateliers et usines, pour ne rouvrir que progressivement quelques semaines, voire quelques mois plus tard. En un mot, la vie a été mise sous cloche.

Pour y faire face, et pour éviter que ne s'ajoute à la crise sanitaire une crise économique et sociale tout aussi grave, les administrations publiques, et en premier lieu l'État, ont eu, dans un délai très court, une réaction d'une ampleur exceptionnelle. Peuvent ainsi être cités le report des charges fiscales et sociales et les prêts garantis par l'État, ainsi que l'activité partielle et le fonds de solidarité. Cette réponse fait de l'État l'acteur qui supporte le plus les conséquences financières de la crise, et le déficit public s'établit, en conséquence, à neuf points de PIB. D'autre part, cependant, et grâce à cela, l'investissement des entreprises a moins chuté que ne l'aurait laissé anticiper la baisse de l'activité et le pouvoir d'achat, malgré l'arrêt de l'économie, a même progressé de 0,4 %. Cette bonne résilience rendue possible par l'État nous permet aujourd'hui d'être l'une des économies qui croissent le plus vite dans l'Union européenne et de viser un retour au niveau d'activité pré-crise dès 2022, soit bien plus rapidement que nous ne le craignions au plus fort de cette crise.

Nous nous tromperions cependant, chers collègues, si nous considérions que la reprise actuelle n'est que le résultat des efforts exceptionnels fournis en 2020 et 2021 : elle est aussi le fruit des réformes ambitieuses engagées depuis 2017. Les réformes menées ont ainsi permis d'encourager la croissance et de rendre la France plus attractive. Plusieurs réformes structurelles, comme celle de la loi sur le marché du travail, la loi PACTE, ou loi relative à la croissance et la transformation des entreprises, ainsi que, dans le champ des finances publiques, la réforme de la fiscalité du capital et la baisse progressive de l'impôt sur les sociétés, à laquelle il faut ajouter, en 2021, la suppression d'une partie des impôts de production, ont permis à la France d'être la destination la plus attractive d'Europe pour les investissements étrangers, en 2019 comme en 2020. Cette activité retrouvée se traduit par une progression de l'emploi, qui retrouve, voire dépasse, en 2019 les niveaux de croissance antérieurs à la crise de 2018. L'emploi industriel connaît même une lente résurrection, permise par un mouvement structurel, certes timide, de relocalisation des activités industrielles. Toutefois, la forte hausse de la dette due à la crise, mais aussi la mise en œuvre du plan de relance et de résilience, doivent nous encourager à continuer sur le chemin, et notre collègue et ami Jean-Paul Mattei vous présentera les propositions des députés démocrates en la matière.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.