En comptabilité privée, qu'adviendrait-il de ces primes à l'émission ? Elles ne seraient pas considérées comme des opérations de trésorerie, mais bien comme des opérations budgétaires. Sinon, vous créez l'illusion d'une dette inférieure à son niveau réel – en l'occurrence d'une centaine de milliards, soit près de 4 points de PIB, ce qui n'est pas rien. La dette publique ne représente pas 118 % du PIB, comme on le dit, mais 122 % !
Je vois sur ces bancs des experts-comptables : M. Laqhila, Mme Louwagie : demandez-leur comment se traduit un système de primes à l'émission en comptabilité privée ! Pas une entreprise n'en ferait, comme l'État, une opération de trésorerie !
Il y a donc là un enjeu de sincérité budgétaire et, au-delà, monsieur le ministre délégué, la question de la stratégie d'endettement de l'État. L'AFT dit la gérer seule, ce que vous nous avez confirmé. Or il existe des États où, contrairement à vous, vos homologues donnent des directives en la matière, par exemple celle de ne pas octroyer de primes à l'émission.