Intervention de Cédric Roussel

Séance en hémicycle du mardi 20 juillet 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Publicité pour les paris sportifs ciblant les jeunes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Roussel :

Ma question relative aux paris sportifs s'adresse à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement. J'y associe Cécile Rilhac, députée du Val-d'Oise, qui a effectué un travail d'alerte sur le sujet, ainsi que les membres des groupes d'étude sur le sport et l'économie du sport de notre assemblée.

L'Euro 2020 de football a mis en lumière un phénomène qui se développe depuis plusieurs années et qui me préoccupe beaucoup : les paris sportifs à destination des jeunes. Plusieurs plateformes de paris en ligne visent directement notre jeunesse par le biais de campagnes de publicité en faveur du jeu, sous-entendant qu'il contribue à la réussite sociale.

Ces campagnes attirent les jeunes en mettant en scène des personnes publiques influentes et des gens qui se seraient sortis de difficultés grâce au jeu. Quelque 2,5 millions de Français sont considérés comme des joueurs. En 2011, les 18-24 ans représentaient 17 % des joueurs ; dix ans plus tard, ce pourcentage a doublé.

S'agissant des jeux d'argent en général, Santé publique France relève que 300 000 Français souffrent d'un risque modéré ou excessif d'addiction, que les jeunes sont six fois plus susceptibles de développer une addiction, que 40 % du chiffre d'affaires des opérateurs de jeux provient de personnes aux pratiques excessives. Au vu de ces données, je ne crois pas que l'on devienne « riche sur un coup de tête », que l'on obtienne un « gros respect » ou que l'on « dépoussière son compte en banque » quand on est endetté comme 70 % des joueurs.

Le code de la sécurité intérieure prévoit pourtant que les mineurs, même émancipés, ne peuvent prendre part à des jeux d'argent et de hasard dont l'offre publique est autorisée par la loi. Un décret du 4 novembre 2020 précise que « sont interdites les publicités qui banalisent le jeu, qui indiquent que le jeu valorise la réussite sociale, ou qu'en jouant, on peut gagner sa vie. » Ces dispositions n'ont, semble-t-il, donné lieu à aucune enquête ou poursuite.

Je sais, madame la secrétaire d'État, que vous partagez notre attachement à protéger notre jeunesse. Comment comptez-vous mieux encadrer la promotion de ces plateformes de paris afin d'éviter les dérives actuelles ?

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