Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du mardi 20 juillet 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique migratoire

Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur :

Je connais votre humanisme, madame la députée, et je sais que vous êtes présente depuis longtemps dans ce beau département du Pas-de-Calais qui a dû subir depuis de très nombreuses années, vous l'avez rappelé, les conséquences de sa belle position géographique qui en fait, nous le savons depuis César et Napoléon, le point permettant l'accès le plus court par la mer à la Grande-Bretagne – d'autant qu'aujourd'hui, en plus du port et de la mer, il y a un tunnel que nous sommes les seuls à avoir en Europe pour nous rendre chez nos amis britanniques. Je ne reviens pas sur les difficultés que connaissent les riverains, les élus et les migrants eux-mêmes depuis fort longtemps, vous les avez rappelées, ni sur le fait que s'ils veulent aller en Angleterre, c'est notamment en raison de la législation du travail, vous le savez bien, mais votre question appelle trois types de réponse.

Tout d'abord, il y a la sécurisation des abords du Pas-de-Calais, mais aussi du Nord – vous avez d'ailleurs cité Grande-Synthe –, à laquelle nous demandons à nos amis britanniques de participer. J'aurai ce soir, avec la ministre de l'intérieur britannique, une dernière conférence avant de pouvoir annoncer avec elle, je l'espère, une nouvelle sécurisation massive pour empêcher les migrants de courir les plus grands dangers en tentant de traverser. Chaque jour en effet, et encore ce week-end, des familles entières sont sauvées par les pêcheurs français ou empêchées par les gendarmes de mettre leur vie en danger en essayant de passer de l'autre côté. Mais ces actions ne peuvent à elles seules résoudre la question migratoire : il faut savoir que 60 % des migrants qui sont dans le Pas-de-Calais viennent de Belgique et des Pays-Bas, d'où ils descendent jusqu'à la côte boulonnaise, jusqu'à la côte calaisienne, pour pouvoir traverser.

C'est bien pourquoi la deuxième réponse se trouve dans la politique de migrations menée en Europe, et c'est en tenant les frontières de l'Italie et de l'Espagne que nous arriverons indirectement à limiter la pression migratoire dans votre département.

Troisièmement, il nous appartient de négocier, nous, Union européenne, ensemble et pas dans un cadre bilatéral, la Grande-Bretagne étant sortie de l'Union, pour arriver à un nouvel accord qui permette des liens équilibrés en termes d'immigration afin que la France n'ait plus à subir ce qu'elle endure depuis vingt ans.

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