L'honnêteté intellectuelle consiste non seulement à entendre la vérité énoncée par les citoyens, mais surtout, dans une démocratie moderne, à entendre ce que disent la science et les comités que vous avez en partie contribué à créer, ce que je salue, notamment le Haut Conseil pour le climat, dont l'avis ne souffre aucune ambiguïté quant aux insuffisances de la portée de ce texte. Le report à 2026, 2028 ou 2032 de dispositions qui auraient pu, sans générer de conséquences économiques et sociales, être mises en œuvre plus tôt si elles ne s'étaient heurtées à la résistance de certains secteurs économiques, témoigne d'une tendance à la procrastination et à la légèreté, ainsi que d'un manque d'ampleur des mesures.
Si l'on veut être honnête intellectuellement, il faut entendre les alertes du GIEC – groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat –, qui, dans les premières moutures de son rapport, nous signale qu'au-delà d'un réchauffement de 1,5 degré Celsius, certaines conséquences seront irréversibles, et nous y allons tout droit.