Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du mardi 20 juillet 2021 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2020 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux :

Nous voilà réunis pour la nouvelle lecture du projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2020. Permettez-moi tout d'abord de regretter que nos collègues sénateurs n'aient pas emprunté la même voie de sagesse qui les avait conduits à trouver un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances rectificative, il y a quelques semaines. Le présent texte est pourtant un texte formel, une photographie qui permet de constater l'exécution d'un budget passé. Évitons de faire de la mauvaise politique en cette période où l'on attend de nous un surcroît d'unité pour affronter les vents mauvais.

Cela dit, l'examen en nouvelle lecture de ce projet de loi nous donne l'occasion de porter, à nouveau, un regard rétrospectif sur la politique économique d'urgence et de relance menée l'année passée et sur son impact sur les finances publiques. Beaucoup a déjà été dit. Nous avons eu l'occasion à de nombreuses reprises de rappeler combien la doctrine du « quoi qu'il en coûte » était nécessaire et était la seule politique à même de protéger nos concitoyens. Elle a montré sa solidité et son efficacité. Elle est à l'honneur de notre pays, qui n'a voulu laisser personne sur le bord du chemin, car derrière les chiffres il y a de l'humain, des angoisses devant un assombrissement des perspectives créé par la crise, mais aussi des stratégies à définir.

Nous répétons à nos soignants, nos pompiers, nos policiers, nos agents du service public, nos caissiers, nos agents de propreté, bref tous ceux qui, depuis un an et demi, sont en première ligne face au virus, combien nous sommes reconnaissants et fiers d'eux. À l'heure où la discussion sur le passe sanitaire enflamme quelques esprits parfois mal intentionnés, la nouvelle lecture de ce projet de loi de règlement tombe à pic pour nous rappeler la violence de la crise, tant sur les plans sanitaire, moral, social que sur le plan économique. Du point de vue humain, psychologique ou économique, nous ne pourrions supporter de revivre encore de longs mois les situations de confinement que nous avons vécues en 2020. Pour éviter cela, il y a une solution simple : la vaccination. Elle est notre porte de sortie de cette épidémie qui s'éternise.

Et puisque ce sont les finances publiques qui retiennent ici notre attention, il faut le dire avec clarté : l'État ne pourra connaître éternellement un niveau de dépenses similaire à celui de 2020. Nous n'en serions toutefois pas là si l'esprit résolument réformateur n'avait soufflé au cours des trois années précédant la crise. Nous sommes d'ailleurs satisfaits, au groupe Agir ensemble, que la réforme se poursuive malgré tout, en s'adaptant à un environnement modifié et en perpétuel mouvement. Ce sens de l'adaptation, cette capacité à agir n'est possible que parce qu'il y a eu un avant. Et cette capacité d'adaptation est à mettre au crédit du gouvernement que nous soutenons – les Français l'ont d'ailleurs bien compris.

Nous sommes désormais à la croisée des chemins, chers collègues. La crise a provoqué un électrochoc nous rappelant à nos devoirs de solidarité, à nos devoirs écologiques, mais également à nos devoirs de vertu financière. Est-ce à dire qu'il faut à tout prix établir une austérité financière qui risquerait de casser le rebond économique ? Non. Le rétablissement des comptes publics est une nécessité, mais qui doit s'accorder avec le soutien à l'appareil productif. Le travail de relocalisation des chaînes de production stratégiques doit se poursuivre. Le « Fabriqué en France » est une marque de qualité et d'indépendance qu'il nous faut développer pour faire rayonner notre pays.

Nous devons désormais mener de front deux objectifs qu'il faudra concilier avec doigté : d'une part la stimulation de la croissance, d'autre part la maîtrise de la dépense publique. J'en profite pour dire que nous saluons le choix du Gouvernement de ne pas augmenter les impôts, pour permettre aux entreprises de sortir la tête de l'eau et aux particuliers de ne pas perdre de pouvoir d'achat. Dans le même temps, il est nécessaire d'encourager les dépenses d'investissement et les dépenses d'avenir. Le plan de relance, dont 40 milliards d'euros sont déjà engagés, est un formidable outil. L'annonce du Président de la République d'un plan d'investissement à la rentrée conforte cette politique volontariste qui nous permettra de renouer avec une croissance forte et durable. Notre pays regorge de formidables talents, de compétences, d'idées, de jeunes et de moins jeunes prêts à construire ensemble la France de demain.

Il nous faut donc avoir une vision de l'avenir pour le pays, son économie et ses finances publiques. En ce sens, notre groupe est satisfait de l'orientation budgétaire présentée dans le programme de stabilité et lors du débat d'orientation des finances publiques : une orientation courageuse et réaliste pour amorcer la décrue du ratio de l'endettement rapporté au PIB d'ici à 2027, tout en maintenant ou même en renforçant le niveau d'investissement nécessaire.

Le groupe Agir ensemble votera donc en faveur du présent texte, qui traduit le soutien massif qu'a apporté l'État à tous les acteurs touchés dès le début de la crise. Et vous nous trouverez à vos côtés, monsieur le ministre délégué, pour relever cet immense défi : combiner rebond vigoureux de notre économie afin de bâtir une France plus prospère demain et rétablissement de nos finances publiques.

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