Intervention de Nicolas Meizonnet

Séance en hémicycle du mardi 20 juillet 2021 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2020 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

Hier était un jour symbolique. En effet, en France, un salarié moyen doit travailler entre le 1er janvier et le 19 juillet pour financer la dépense publique et payer ses cotisations sociales, impôts et taxes. Sur une année, les Français ne touchent le fruit de leur travail que cinq mois sur douze !

Il est dès lors légitime de se demander où va leur argent. En 2020, les finances publiques ont enregistré une dégradation inédite dans l'histoire de la Ve République : un déficit public de 178 milliards, une explosion de l'endettement public, qui a atteint 116 % du PIB fin 2020, et une dépense publique qui a largement dépassé les 60 % de la richesse nationale.

Vous me direz que la conjoncture sanitaire explique en grande partie la dégradation de nos comptes : les administrations publiques ont effectivement absorbé plus de 80 % des effets économiques de la crise et nous ne pouvons que saluer, malgré d'importantes lacunes, la mise en place de politiques de soutien aux entreprises.

Toutefois, la crise n'exonère en rien Emmanuel Macron et le Gouvernement de leur responsabilité quant au dérapage financier de 2020 : si les Français ont dû s'endetter pour sauver notre économie, c'est parce que vous avez été incapables d'anticiper et de gérer l'épidémie. Combien de dizaines de milliards d'euros aurions-nous pu économiser si vous aviez suivi les préconisations de bon sens du Rassemblement national dès janvier 2020 ?

Ces comptes reflètent l'ardoise que vous laissez aux générations futures pour avoir failli dans l'anticipation et la gestion de la crise sanitaire. Ils révèlent aussi un dérapage financier qui ne peut être imputé à la seule crise sanitaire ou à sa gestion calamiteuse, comme en atteste la hausse d'au moins 7 milliards des dépenses ordinaires.

Monsieur le ministre délégué, la France est le pays qui affiche le plus fort taux de prélèvements obligatoires. Pourtant, les services publics se dégradent, les injustices sociales s'accroissent, l'État s'affaiblit. Je répète donc ma question initiale : où va l'argent ?

En réalité, vous gaspillez nos impôts et financez vos lubies sans servir l'intérêt des Français. Je vais donc vous donner trois pistes d'économie afin d'identifier les dizaines de milliards d'euros qui, dans les prochains budgets, pourraient servir à rebâtir l'hôpital public, si important pour notre santé, à créer des places dans les prisons, si indispensables à notre sécurité, à investir dans les secteurs stratégiques, si précieux pour notre souveraineté, ou encore à baisser massivement les impôts des entreprises sur notre sol pour défendre nos emplois et réindustrialiser le pays.

Premièrement : la contribution de la France à l'Union européenne. En 2021, celle-ci s'élève à 26,9 milliards, soit 25 % de plus qu'en 2020, et nous ne percevons en retour qu'une dizaine de milliards d'euros. Quelle arnaque ! Aux frais du contribuable, votre idéologie européiste finance les délocalisations vers l'Europe de l'Est, les subventions à la Turquie et une technocratie hors sol qui méprise la démocratie.

Deuxièmement : le coût de l'immigration massive, que vous refusez toujours de chiffrer et qui pèse tant sur le budget de l'État, de la sécurité sociale ou encore des départements. Les impôts des Français n'ont pas à financer votre folie migratoire !

Troisièmement : les grandes fraudes fiscales et sociales, qui représentent entre 40 et 150 milliards par an ! Trouvez-vous normal de faire peser les impôts sur les Français qui bossent au quotidien plutôt que sur les évadés fiscaux et les multinationales qui usent de l'optimisation fiscale ? Trouvez-vous normal de vouloir imposer aux Français une réforme qui diminue leurs retraites et les fera travailler plus longtemps alors que 15 % des retraites versées à l'étranger sont frauduleuses ? Trouvez-vous normal de dérembourser toujours plus de médicaments alors qu'il y aurait près de 2 millions de fausses cartes vitales en circulation ? Vous êtes parvenus à instaurer un QR code, réputé inviolable, à l'entrée des cafés et restaurants : qu'attendez-vous pour faire de même avec nos cartes vitales afin de stopper cette fraude indécente ?

Il existe quantité d'autres propositions pour réaliser des économies. Alors, monsieur le ministre délégué, vous qui n'avez de cesse de donner des leçons d'économie à la terre entière,…

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