Le 12 mai dernier, le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, Clément Beaune, déclarait sur France 2 : « Nous n'aurons pas de passe sanitaire au quotidien, pour les cafés ou les restaurants, en France. Ce serait excessif. Nous ne voulons pas d'une société à deux vitesses. » Le 25 mai, Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, renchérissait ici, devant l'Assemblée nationale : « Le passe sanitaire sera réservé aux grands événements où le respect des gestes barrières ne peut être assuré ; en aucun cas il ne pourra être réclamé dans un commerce alimentaire ou dans un restaurant. » Le 27 décembre 2020, le Président de la République lui-même le martelait : « Je l'ai dit, je le répète : le vaccin ne sera pas obligatoire. Ayons confiance en nos chercheurs et médecins. Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider. » Ces propos ont ensuite été maintes fois confirmés par son ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran.
Je vais m'arrêter ici pour les citations gouvernementales, je crois que vous avez saisi l'idée. Si tout un chacun peut comprendre qu'il est nécessaire d'ajuster la stratégie sanitaire à l'évolution de l'épidémie, c'est maintenant de tout autre chose qu'il s'agit : d'un revirement complet. Après nous avoir expliqué à maintes reprises pourquoi il ne le ferait pas, Emmanuel Macron nous impose l'obligation vaccinale, le passe sanitaire généralisé et les tests payants.
Le nouveau projet de loi d'urgence que vous nous soumettez – dans la précipitation, comme l'a rappelé l'orateur précédent – a des implications très importantes pour les libertés publiques. Surtout, il repose sur une logique de division des Français totalement inacceptable. Cette majorité, à laquelle j'appartenais alors, a été élue en 2017 sur le triptyque libérer, protéger et unir. Elle n'a pourtant cessé depuis lors de donner les bons et les mauvais points et de dresser les Français les uns contre les autres…