…sur la question des retraites, à travers la polémique sur l'islamo-gauchisme ou encore, bien sûr, avec le mouvement des gilets jaunes. À tel point d'ailleurs qu'un préfet de police récemment décoré commandeur de la Légion d'honneur a lancé à une simple citoyenne venue exprimer son opinion dans le cadre d'une manifestation : « Nous ne sommes pas dans le même camp, madame ». Mais depuis quand les fonctionnaires ont-ils un camp ?
Pire, cette fois, le poison de la division imposera aux citoyens de se trier entre eux, puisque obligation sera faite à ceux qui tiennent les cafés, les cinémas – tous les lieux ou les Français aiment se retrouver et s'unir justement – de contrôler ceux qui pourront ou non y accéder en fonction de leur état de santé. C'est l'instauration de la fameuse « société de vigilance » chère au Président de la République et qui n'est en réalité rien d'autre qu'une société de surveillance. En faisant assumer aux simples citoyens des missions de police, qui devraient relever du Gouvernement et de son administration, Emmanuel Macron finira par détourner complètement les Français de la politique, avec laquelle il avait pourtant promis de les réconcilier.
C'est donc à mon tour de me répéter : conditionner les droits des Français à leur état de santé n'est pas acceptable en démocratie ! Avec ces mesures coercitives, le Président de la République et son gouvernement mettent à mal nos libertés et creusent encore la césure démocratique qui parcourt notre pays. Si certains se posent encore des questions quant à la vaccination – par peur, par difficulté d'accès à l'information ou pour toute autre raison –, la leur imposer, au mépris de leurs interrogations ou de leur condition parfois précaire, constitue une violence qui ne changera rien au fait que ce gouvernement a échoué à créer l'adhésion autour de sa stratégie sanitaire.
Je réfute bien évidemment toute comparaison avec une dictature – c'est un mépris pour les femmes et les hommes qui la subissent au quotidien de par le monde.