Nous souhaitons évidemment la suppression de l'article 1er car nous nous opposons à l'instauration du passe sanitaire pour des raisons tant de forme que de fond.
Nous déplorons les contradictions et la précipitation d'un Président de la République et d'un Gouvernement qui, après avoir assuré que le passe sanitaire ne serait jamais requis pour les actes du quotidien, change d'avis et laisse vingt-quatre heures à l'Assemblée nationale pour étudier une mesure qui pèsera très lourd sur la vie de nos concitoyens.
La méthode est inacceptable sur le plan démocratique ; elle accentue la défiance des Français et des Françaises à l'égard de la parole publique, compromettant encore un peu plus un hypothétique succès de la campagne vaccinale dans notre pays.
Sur le fond, nous rejetons la vision utilitariste qui sous-tend le passe sanitaire : les individus sont incités à se faire vacciner, non pour contribuer au bien commun, en vertu d'une conception altruiste et fraternelle de la vaccination, mais pour satisfaire leurs intérêts. Avec le passe sanitaire, nous nous apprêtons à entrer dans une société dans laquelle le contrôle social de tous sur tous est rendu possible – c'est absolument contraire aux idéaux de notre République sociale.
Nous plaidons pour un renforcement de la campagne de vaccination grâce au déploiement des moyens de la puissance publique dans la ruralité et dans les quartiers populaires, où les inégalités d'accès à la vaccination sont les plus importantes. Si ce nouvel élan devait ne pas suffire à atteindre l'immunité collective, alors la question de l'obligation vaccinale devrait être posée.