Je reviens sur les propos qui ont été tenus tout à l'heure par M. le ministre des solidarités et de la santé. Il justifiait la présentation du passe sanitaire pour accéder aux terrasses au motif qu'à un moment donné, on est obligés d'entrer dans l'établissement, ne serait-ce que pour se rendre aux toilettes. Cela revient à dire – finalement, il ne fait que récidiver – que le masque ne sert à rien : en réalité, quand on pénètre à l'intérieur, on met son masque, et on protège les autres et soi-même.
J'ai aussi entendu que les restaurateurs étaient favorables au passe sanitaire. Je crois qu'on ne fréquente pas les mêmes. Figurez-vous qu'avant de déposer cet amendement, j'ai pris soin – ce qui est la moindre des choses – de prendre attache avec les restaurateurs de ma circonscription, avec l'UMIH de Colmar. Ce sont eux qui nous ont dit qu'en pratique il n'était pas possible de contrôler le passe sanitaire pour accéder aux terrasses. Ce serait d'ailleurs donner plus de pouvoirs aux restaurateurs et aux tenanciers de bar qu'aux policiers municipaux.
Quel est ce pays dans lequel les policiers municipaux n'ont pas la possibilité de contrôler l'identité de concitoyens ? Ce n'est d'ailleurs pas faute d'être intervenu lors de l'examen de la loi relative à la sécurité globale pour qu'ils en aient le droit ; au lieu de quoi, on donne la possibilité à des sociétés privées, à des restaurateurs, à d'autres professions de pénétrer l'intimité des personnes en contrôlant leur santé. C'est incroyable !
Pour terminer, j'ajoute que ce qu'il était possible de faire quelques jours avant la tenue des élections départementales et régionales – sans doute pour faire plaisir aux électeurs, ce qui n'a d'ailleurs pas fonctionné – ne l'est plus aujourd'hui. Je ne suis pas favorable au passe sanitaire, mais encore moins lorsqu'il s'agit des activités en extérieur. Prenez nos amendements en considération.