Intervention de Marie-Christine Dalloz

Séance en hémicycle du jeudi 20 juillet 2017 à 9h35
Débat d'orientation des finances publiques pour 2018

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

L'augmentation de la CSG représentera une perte de pouvoir d'achat de 255 euros par an. Pour résumer, 60 % des retraités verront, dès 2018, leur revenu net, le plus souvent modeste, diminuer. Je n'oublie pas les indépendants, mais je crois que vous ne les avez pas oubliés non plus.

Concernant l'augmentation plus rapide que prévu de la taxe carbone, la facture énergétique des Français consommateurs de fioul, de gaz et de carburant bondira de 2 milliards d'euros en 2018. C'est un coup de massue fiscal, mais vous ne le présentez pas comme tel.

La taxe sur la tonne de carburant s'élève aujourd'hui à 30 euros, et vous la porterez à 56 euros en 2020. Vous imaginez, de plus, la convergence de l'imposition du diesel avec celle de l'essence. Tout cela aura un coût important pour les ménages.

Je terminerai avec les deux mesures phares qui mettent à mal l'avenir de nos collectivités territoriales. La première est l'exonération de la taxe d'habitation pour 80 % des ménages, motivée par de faux prétextes. Vous avez prévu de compenser la disparition de cette recette, qui représente 20 milliards d'euros pour les collectivités territoriales, à hauteur de 3 milliards pour la première année, en 2018. Comment ? Qui en bénéficiera ? Quels sont les calculs ? Les élus locaux sont, à juste titre, très inquiets de cette mesure. Comment allez-vous compenser cette perte de recettes ? Ils ont conscience que leur compensation ôtera toute dynamique à cette recette pour leur futur budget.

D'autre part, lundi dernier, le Président de la République a signifié aux représentants des collectivités territoriales qu'ils seront de nouveau mis à contribution, non pas à hauteur de 10 milliards, comme son programme le prévoyait, mais de 13 milliards d'euros. Il y a une nouveauté : cela se fera sur la base du volontariat ; on va leur demander de se faire hara-kiri ! Ils ont déjà subi une perte de 11 milliards de la dotation globale de fonctionnement, et vous allez leur demander 13 milliards d'euros supplémentaires. Allez au bout de votre démarche, supprimez-les, ayez ce courage !

Ces mesures annoncées à quelques semaines d'une échéance sénatoriale restent volontairement floues : les grands électeurs sauront en tirer toutes les conséquences, et ce débat d'orientation des finances publiques ne me semble pas suffisamment précis et documenté. Il faut aujourd'hui dépasser les effets d'annonce, car nous ne sommes plus en campagne électorale. En un mot, du concret, messieurs les ministres !

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