Intervention de Isabelle Rauch

Séance en hémicycle du jeudi 15 avril 2021 à 9h00
Accord-cadre entre l'union européenne et l'australie — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Rauch, vice-présidente de la commission des affaires étrangères :

Sur le rapport de notre collègue Anne Genetet, la commission des affaires étrangères a adopté il y a un an, le 19 février 2020, le projet de loi autorisant la ratification de l'accord-cadre conclu le 7 août 2017 entre l'Union européenne et l'Australie. Celui-ci vise à établir un partenariat renforcé entre les deux parties et à encourager leur dialogue dans un large éventail de domaines d'intérêt commun : politique étrangère, sécurité, développement durable, économie, environnement, éducation, culture. Il n'est pas un accord de commerce et doit donc être soigneusement distingué des négociations, toujours en cours, qui tendent à la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'Australie.

L'accord-cadre dont nous discutons réaffirme des principes partagés : respect des valeurs démocratiques, défense de l'État de droit, soutien à la charte des Nations unies et aux grands textes internationaux relatifs aux droits de l'homme. Il prévoit les formes que pourra prendre le dialogue entre les parties : consultations, échanges de vues, réunions techniques, partage de bonnes pratiques. Il reconnaît expressément les enjeux que nous devons affronter en commun, au premier rang desquels figure la menace mondiale commune que constitue le changement climatique.

Cet accord est important car l'Europe ne saurait rester à l'écart d'une région, la zone Asie-Pacifique, qui est l'une des plus dynamiques du monde. Je rappelle qu'en novembre dernier, quinze pays d'Asie et du Pacifique ont signé un accord de partenariat régional économique global : les dix États de l'ASEAN, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, auxquels s'ajoutent la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Ces États représentent 30 % du PIB mondial et 30 % de la population mondiale.

Je rappelle aussi que le Royaume-Uni tente, pour sa part, d'étendre au maximum son influence et ses partenariats dans la région, dans le cadre de sa stratégie « global Britain ». Dans un tel contexte, il est plus que jamais impératif pour l'Europe de ne pas laisser se distendre ses liens avec ses principaux partenaires de la zone, au premier rang desquels figure l'Australie.

Celle-ci est, pour l'Union européenne, non seulement un partenaire économique de premier plan, mais aussi un pays à qui nous lie une amitié ancienne : 70 % des Australiens ont un ancêtre européen. Nous connaissons aussi la dette morale que nous avons contractée vis-à-vis des dizaines de milliers de soldats australiens morts pour notre liberté pendant les première et seconde guerres mondiales. Nous partageons, notamment en matière de politique étrangère, un même attachement au multilatéralisme : souvenons-nous que l'Australie a participé à de nombreuses missions de maintien de la paix sous l'égide des Nations unies, ainsi qu'à la coalition contre Daech. Nos marines luttent ensemble contre les actes de piraterie et de terrorisme dans la corne de l'Afrique et dans l'océan Indien.

C'est dire si nos liens sont profonds. C'est tout particulièrement vrai pour la France, elle aussi une puissance du Pacifique. Nos pays sont appelés à coopérer étroitement dans cette zone dont le Président de la République a eu l'occasion, en août 2019, lors de la conférence des ambassadeurs, de rappeler à quel point elle était stratégique pour les années à venir. L'accord que nous examinons aujourd'hui offrira à la France et à ses partenaires européens un cadre pour approfondir leur dialogue et leur coopération avec l'Australie et pour promouvoir, auprès de ce pays ami, les valeurs et les normes auxquelles nous sommes attachés.

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