Après avoir défendu devant vous la ratification du partenariat stratégique entre l'Union européenne et le Japon, je me trouve de nouveau à cette tribune pour défendre au nom du groupe Les Républicains l'accord-cadre avec l'Australie. Je me réjouis de pouvoir le faire, d'autant que je n'étais pas encore membre de l'Assemblée nationale quand cet accord a été examiné en commission des affaires étrangères, en février 2020.
Comme l'a fait notre rapporteure, je rappelle que le texte que nous examinons aujourd'hui est un accord-cadre qui vise à établir un partenariat renforcé entre l'Union européenne et l'Australie. Il s'agit, comme pour l'accord que nous avons examiné précédemment, d'encourager un dialogue sur un très large spectre de domaines communs : dialogue politique, questions de sécurité, coopération internationale, économie et commerce, justice, culture et éducation, énergie et environnement. Cet accord-cadre est à distinguer des négociations en cours afin de parvenir à la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie, négociations d'ailleurs difficiles et complexes. Pourriez-vous, monsieur le secrétaire d'État, nous faire un point rapide sur ces négociations, sachant que l'Australie est un partenaire commercial important pour l'Union européenne ? Celle-ci est en effet le deuxième partenaire commercial de l'Australie, derrière la Chine et devant les États-Unis et le Japon. Ce point est important pour nous puisque l'accord de libre-échange en cours de négociation n'est pas un accord mixte, et ne sera donc pas ratifié par les parlements des États membres.
L'accord que nous examinons aujourd'hui couvre tout le spectre des relations bilatérales. Il souligne la volonté des parties de dialoguer et de coopérer dans de nombreux champs politiques – la non-prolifération, la lutte contre le dérèglement climatique –, économiques – il vise aussi à favoriser les échanges bilatéraux – et dans de nombreux secteurs – l'éducation, la culture, la science, l'agriculture. Il met en place un comité mixte chargé de la mise en œuvre de l'accord, qui se réunira chaque année. Il vise à renforcer l'efficacité de la relation bilatérale en optimisant le dialogue politique et en améliorant la coopération sur les questions économiques et commerciales, ainsi que dans un large éventail d'autres domaines depuis l'innovation, l'éducation et la culture jusqu'aux migrations, à la lutte contre le terrorisme, à la lutte contre la criminalité organisée et la cybercriminalité et à la coopération judiciaire. Notre rapporteure a décrit les différents enjeux, je n'y reviendrai pas ; je m'attarderai en revanche sur quelques points qui nous paraissent importants.
À l'heure du Brexit, le renforcement des liens entre l'Union européenne et l'Australie est essentiel. La signature d'un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l'Australie est aussi en cours, et avance rapidement : les liens historiques, culturels, politiques et économiques entre ces deux nations ne sont plus à démontrer.
Nous devons affermir nos relations avec l'Australie, et cet accord y contribue.
Lors de l'examen en commission, plusieurs de nos collègues, dont Bernard Deflesselles qui suit spécifiquement depuis plusieurs années les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique, ont souligné la position complexe, voire ambiguë, de notre partenaire australien. Nous espérons vivement, avec notre rapporteure, que la mise en place de cet accord-cadre permettra à l'Australie de traduire en actes la prise de conscience réelle de la population australienne, durement touchée par les conséquences dramatiques de ce réchauffement. Chacun ici se souvient des terribles incendies mais aussi des inondations dont ce continent a été victime.
Enfin, la relation bilatérale entre la France et l'Australie est riche et solide ; elle ne se fonde pas seulement sur une proximité géographique dans une zone d'enjeux majeurs. Cette relation a connu un développement décisif avec l'annonce du choix de Naval Group pour la construction de douze sous-marins océaniques, soit un marché de 34 milliards d'euros. Ce programme a donné lieu à deux traités intergouvernementaux et un partenariat stratégique rehaussé a été signé par les ministres des affaires étrangères des deux pays à Melbourne en mars 2017.
Au-delà du dialogue politico-monétaire et de l'existence d'une coopération militaire et d'armement significative et en pleine expansion, la France et l'Australie échangent sur une large variété de sujets, notamment sur l'évolution des différents théâtres d'opérations – Afghanistan, Irak, Syrie.
C'est avec l'Australie que la France réalise son septième excédent commercial : 1,3 milliard d'euros en 2017. Plus de 600 entreprises françaises, employant 70 000 personnes, y sont implantées, dont trente-cinq du CAC40. Le français est la troisième langue la plus étudiée en Australie, avec 250 000 élèves, cinq écoles françaises homologuées et un réseau de trente établissements de l'Alliance française.
Parce que l'Australie est un pays ami avec lequel nous entretenons des relations anciennes et privilégiées qui doivent être soutenues et renforcées, les députés Les Républicains voteront pour la ratification de cet accord-cadre.