L'accord-cadre dont il nous est demandé de voter la ratification a été conclu le 7 août 2017 entre l'Union européenne et l'Australie. Ce texte, fondé sur des relations historiques fortes et anciennes, repose sur des valeurs auxquelles je suis très attaché : le respect de la démocratie, les droits de l'homme, l'État de droit. Ce sont deux partenaires engagés en faveur d'objectifs communs, notamment la résolution multilatérale de conflits, qui ont signé cet accord ; ce sont surtout deux acteurs principaux de la transition écologique.
Cet accord s'inscrit dans un contexte géopolitique mouvant : dans notre monde empreint d'autoritarisme, où les extrêmes ne cessent de monter, les valeurs renforcées par ce texte doivent plus que jamais être réaffirmées.
En ma qualité de rapporteur pour avis du programme budgétaire « Diplomatie culturelle et d'influence », j'estime que ce texte aborde des domaines clés : la recherche et l'innovation, l'éducation, la formation, la culture et l'environnement – les chiffres ont été rappelés à l'instant par ma collègue. Je vous rappelle aussi un sujet qui nous anime souvent à la commission des affaires étrangères : la télévision publique australienne, puisqu'elle considère que l'Australie est un pays d'immigration, émet en vingt-neuf langues.
Les chercheurs français attendent beaucoup de cet accord ; sa ratification pourrait être l'occasion d'implanter une unité mixte d'institut français de recherche à l'étranger (UMIFRE) dont l'Océanie est totalement dépourvue aujourd'hui, alors que ces structures – je me dois de le rappeler parce que j'en auditionne régulièrement les représentants – constituent un véritable instrument de la diplomatie scientifique.
Cet accord renforcera l'excellence éducative commune à nos deux pays. Comme nous le savons tous, l'Australie attire chaque année de nombreux jeunes, dont plus de 300 000 étudiants étrangers, ce qui place le pays en troisième position des destinations d'études préférées par les étudiants, juste devant la France.
Il me paraît également nécessaire de rappeler l'influence culturelle de la France sur ce pays. Notre réseau d'enseignement français à l'étranger y compte quatre établissements et notre langue est la première langue européenne – sans compter l'anglais – enseignée dans les écoles australiennes. Ce texte contribuera donc au rayonnement de la culture européenne et française dans cette région.
Enfin, à l'heure où notre assemblée débat du projet de loi climat et résilience, cet accord-cadre représente un tournant écologique pour nos deux pays. Quand nous avons étudié ce texte en commission, les incendies ravageaient l'Australie. L'accord œuvre pour sécuriser les engagements des deux parties, en particulier ceux de l'Australie, qui fait face, nous l'avons malheureusement constaté ces dernières années, aux conséquences du réchauffement climatique, notamment à des feux de forêts dévastateurs.
Cet accord ambitieux nourrira le cadre de nos futurs échanges avec l'Australie, un pays où nos intérêts sont certains. Il est indispensable que la France et l'Europe affirment leur présence dans cet espace. Le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés soutiendra ce texte.