Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du jeudi 15 avril 2021 à 9h00
Accord-cadre entre l'union européenne et l'australie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

La France est une puissance du Pacifique, ne serait-ce que parce qu'elle y compte des territoires : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna. Plus de 1,5 million de Français vivent dans la région ; plus de 8 000 militaires y sont stationnés. Nous devons à ces territoires d'être la deuxième puissance maritime du monde et le seul membre de l'Union européenne, depuis le départ du Royaume-Uni, présent dans la zone Océanie-Pacifique.

Parmi les membres du groupe UDI et indépendants se trouvent les députés de Nouvelle-Calédonie – Philippe Dunoyer et Philippe Gomès –, ainsi qu'une députée de Polynésie française, Nicole Sanquer : je les représente aujourd'hui. C'est dire l'importance de cette zone, et donc de l'accord-cadre, non seulement pour notre pays, mais pour le Parlement et tout particulièrement pour notre groupe. Cet accord constitue un vecteur essentiel en vue de renouveler le cadre de partenariat adopté par l'Union européenne et l'Australie il y a plus de dix ans. Il permettra également d'approfondir nos relations afin de mieux faire face aux défis mondiaux qui se présentent en matière de politique étrangère, de sécurité, de développement durable, de changement climatique, d'économie et de commerce. Il reflète la volonté de l'Union européenne de peser davantage sur les enjeux politiques et de sécurité en Asie-Océanie. Compte tenu du fait que l'Australie dépend fortement de ses voisins, de la Chine en particulier, il est indispensable que l'Union renforce sa présence dans cette zone, notamment pour éviter des violations de notre souveraineté maritime.

Par sa situation géographique et la force de ses liens avec l'Australie, la Nouvelle-Calédonie sera l'un des territoires les plus concernés par les coopérations que prévoit l'accord ; d'ailleurs, très active dans la région, elle possède déjà des délégués à Canberra, comme au Vanuatu, en Nouvelle-Zélande, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Fidji. Nous ne pouvons donc que soutenir le souhait exprimé par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, dans son avis, d'être représenté au sein des instances de dialogue politique en matière de politique étrangère et de sécurité, en sa qualité de membre à part entière du Forum des îles du Pacifique et de la Communauté du Pacifique.

Dans cette région, deux sujets nous tiennent particulièrement à cœur : la coopération en matière d'enseignement supérieur et en matière de lutte contre le changement climatique. D'une part, nous souhaitons que soit poursuivie la promotion des formations françaises et australiennes, y compris l'offre éducative internationale, par le biais de Campus France ; nous souhaitons que soit encouragée la mobilité des jeunes, mais aussi celle des professionnels de la formation et de l'enseignement supérieur. Il faut que les Calédoniens et les Polynésiens puissent bénéficier d'un accès privilégié à ce dispositif.

D'autre part, l'Australie et la Nouvelle-Calédonie partagent les plus grands ensembles coralliens de la planète : la préservation de ce trésor doit se trouver au cœur des politiques environnementales. Nos territoires du Pacifique sont les plus exposés aux risques majeurs que suscite le dérèglement climatique. Ils abritent une biodiversité exceptionnelle et constituent 60 % de la surface maritime de la France. Grâce à la Polynésie française, à la Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna, la France détient la deuxième ZEE du monde : 11 millions de kilomètres carrés au total ! L'Australie n'occupe que le troisième rang. Par conséquent, nous souhaitons que ces territoires soient associés à toutes les négociations portant sur la lutte contre le changement climatique.

Enfin, cet accord-cadre doit s'inscrire dans le développement de la stratégie indo-pacifique. Il est nécessaire que la France joue pleinement son rôle dans la région, c'est-à-dire un rôle moteur pour ses partenaires européens. La ratification de cet accord est primordiale, cette zone constituant une priorité de notre politique étrangère et de notre stratégie d'influence. Pour toutes ces raisons, le groupe UDI et indépendants soutiendra ce texte.

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