Le sujet dont on parle est très important pour la Guadeloupe, mais aussi pour l'outre-mer en général. Je voudrais rappeler quelques chiffres inquiétants : plus de la moitié de la population mondiale n'a pas accès à l'assainissement, et un tiers n'a pas accès à l'eau potable. Au niveau national, 97 % des Français de l'hexagone ont accès à l'eau potable et 88 % ont accès à l'assainissement, mais l'outre-mer accuse quarante ans de retard. Certes, il y a des problèmes de financement et d'organisation, mais nos concitoyens d'outre-mer, notamment en Guyane, à Mayotte, en Guadeloupe et en Polynésie, font face à des coûts très élevés pour des bassins de population très faibles ; c'est ce qui explique, entre autres, les retards d'investissement.
Je tiens donc à saluer le fait que ces financements constituent une priorité dans le cadre du plan de relance. Un nouveau contrat de développement et de transformation entre l'État et la Polynésie française vient ainsi d'être entériné, qui fait la part belle au soutien aux communes, pour leur permettre d'investir dans ces domaines. Il faut impérativement combler les lacunes dans l'accès à l'eau et à l'assainissement, car elles représentent un frein au développement et posent un problème de santé et de sécurité sanitaire dans nos territoires.
Le groupe Agir ensemble soutiendra bien sûr la proposition de loi. La crise sanitaire a amplifié les carences graves et structurelles du service public guadeloupéen de l'eau potable, qui connaît des difficultés d'organisation, des coupures d'eau fréquentes, des ruptures de canalisations et des problèmes de réseau. Cette situation est très préoccupante et je félicite notre rapporteure d'avoir tenté d'y apporter une réponse.
La navette a profité au texte : on doit au Sénat plusieurs apports, fruit notamment du travail de la sénatrice Françoise Dumont. Grâce au Sénat, le syndicat créé par le texte pourra ainsi étudier la faisabilité de la mise en œuvre d'une tarification sociale de l'eau pour les usagers les plus modestes ; c'est un enjeu important pour le déploiement de cette politique et l'équilibre financier du modèle. Les travaux du Sénat ont également permis d'assouplir certaines règles relatives aux contributions financières et laissé la porte ouverte à la participation de la commission de surveillance, qui va regrouper les associations d'usagers et de défense de l'environnement. Je regrette la suppression de la présence des parlementaires, mais je sais qu'ils pourront toujours être entendus par la commission de surveillance, qui aura voix consultative.
Globalement, nous sommes bien sûr favorables à ce texte, mais nous profitons de l'occasion pour alerter la représentation nationale sur la situation globale en matière d'accès à l'eau en outre-mer. Beaucoup reste à faire ; nous vous demandons de soutenir nos efforts pour accélérer les programmes d'investissement dans ces domaines et rattraper le retard de nos territoires.