Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du vendredi 16 avril 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 60

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Ce que l'on inclut dans les fameux SIQO et les 50 % de produits durables servis dans la restauration collective pose un réel problème. Je ne reviendrai pas sur les amendements précédents relatifs aux PAT (projets alimentaires territoriaux), mais tout est possible dans ces derniers, y compris des choses qui ne sont pas vertueuses ; c'est la même chose ici.

Je ne suis pas favorable à la certification HVE, qui, dans son état actuel, est très peu exigeante. Elle autorise l'utilisation de produits chimiques, pourvu qu'on respecte les indications figurant sur les bidons et qu'on s'inscrive dans les IFT (indicateurs de fréquence de traitements phytosanitaires) moyens des voisins. Cela suffit à obtenir une certification, qui peut être collective et déclarative, mais cela n'améliore en rien la qualité des produits inclus dans les 50 % labellisés.

En revanche, l'adoption de l'amendement que nous avons défendu lorsque nous avons parlé de la viande et des menus végétariens, et qui visait à intégrer un minimum de viande dans les 20 % de produits bio servis en restauration collective, aurait amélioré significativement la qualité de l'alimentation. Elle aurait eu pour effet rapide et direct d'alimenter et de redynamiser les filières locales, et surtout d'ouvrir des débouchés économiquement pérennes et solides, qui rémunèrent les agriculteurs à la hauteur du travail fourni, dans des démarches vertueuses et qualitatives.

On ne peut pas intégrer à de telles démarches le HVE, qui est une façon de « troller » le bio – si je peux m'exprimer ainsi –, et qui permet d'abaisser les exigences de qualité concernant l'alimentation. Monsieur le ministre, vous disiez être attentif à cette qualité, que l'alimentation soit végétale ou animale ; je partage cet objectif.

Dès lors, il ne faut pas mettre le doigt dans la certification HVE, qui ne garantit pas la qualité de l'alimentation. Je rappelle qu'actuellement, seul le cahier des charges HVE 3 permet d'afficher la certification, les autres niveaux ne permettant pas de la revendiquer. Je suis inquiet de voir baisser nos exigences quant à la qualité des aliments qui entrent dans le fameux quota.

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