Lorsque j'ai été nommé ministre de l'agriculture et de l'alimentation, le premier principe que je me suis fixé a été de ne jamais oublier la raison, de toujours ramener à la raison les débats portant sur les politiques publiques agricoles. Je salue par exemple votre deuxième exposé agronomique, monsieur Chassaigne – absolument tout ce que vous avez expliqué au sujet de l'agriculture de conservation. Seulement, pour pratiquer l'agriculture de conservation, il est nécessaire de désherber : vous voyez ce que je veux dire.
Le vrai débat serait parti du constat que deux objectifs écologiques se percutent. D'une part, nos agriculteurs assurent la captation du carbone ; d'autre part, ce que personne ne dit jamais, c'est le sol non labouré qui, sur la terre ferme, capte le plus de carbone – après la mer, donc, mais avant même les arbres. Il ne faudrait donc pas labourer.