Mathilde Panot :
Demandez la parole, collègue, si vous souhaitez dire quelque chose ! Cela a été rappelé : nous savons aujourd'hui que les engrais azotés dégagent un gaz à effet de serre, le protoxyde d'azote – 300 fois plus nocif que le CO2 et ayant une durée de vie plus longue, d'environ 120 ans –, qui participe à la destruction de la couche d'ozone. Nous savons que ces engrais supposent un recours démesuré aux énergies fossiles lors de leur production – une tonne de pétrole pour une tonne d'azote – et lors de leur acheminement, qui concerne les deux tiers des engrais azotés utilisés en France. Celle-ci est du reste la championne d'Europe de la consommation d'engrais de synthèse, d'où une forte dépendance qui limite la résilience de notre pays en cas de choc. Nous n'ignorons pas les effets de ces engrais sur l'environnement, donc sur le climat : recours accru aux pesticides, pollution de l'eau par les nitrates et de l'air par les particules fines. Enfin, le bilan sanitaire des engrais azotés est désastreux : dans l'eau, les nitrates sont soupçonnés d'entraîner divers cancers et malformations congénitales ; dans les aliments, des cancers de la thyroïde. Tout cela, je le répète, nous le savons.