Intervention de Sébastien Chenu

Séance en hémicycle du jeudi 20 juillet 2017 à 9h35
Débat d'orientation des finances publiques pour 2018

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

Ils n'en peuvent plus de cette austérité imposée, qui réduit leur qualité de vie, et de ces coupes sombres que vous annoncez sans vous attaquer aux véritables possibilités d'économies et, finalement, sans véritable esprit de réforme.

Et, quand ils n'en peuvent plus, les Français se posent des questions : tous ces efforts pour quoi ? Pour qui ? Ils souhaitent un changement profond de modèle et non pas l'aggravation de celui qui est en place et qui a amené à ces terribles résultats. Ils veulent que l'État investisse pour leur qualité de vie, et vous le leur devez.

Les Français ne sont pas dupes : ils comprennent que ce sont les fonctions régaliennes de l'État – santé, éducation, justice, sécurité – qui sont touchées et finalement transférées par pans entiers à une administration européenne non élue.

En réalité, vous n'avez aucune capacité à changer les choses ni à imaginer un « nouveau monde », contrairement à ce que vous essayez de faire croire. Vos propositions d'économies sont uniquement dictées par d'autres. La hausse de la CSG, à laquelle vous étiez vous-même opposé, monsieur le ministre, en est l'exemple.

Votre logique est toujours la même : affaiblir l'État-nation au profit d'une structure supranationale, l'Union européenne, qui nous ponctionne d'ailleurs huit milliards d'euros par an.

Car l'austérité imposée favorise le démantèlement des services publics auxquels les Français sont attachés ; elle nous mène vers leur démantèlement constant. Car l'austérité empêche le retour de la croissance. Après la crise de 2008, les Américains ont été les premiers à lancer un plan d'investissement massif. Or vous vous refusez à mettre en oeuvre un tel plan en raison du dogme de Maastricht. J'en veux pour exemple l'abandon finalement annoncé, ou plutôt murmuré, du projet de canal Seine-Nord.

Car l'austérité, enfin, ne favorise qu'une poignée de privilégiés vivant dans les métropoles, les autres étant sommés de supporter à eux seuls les efforts.

Mes chers collègues, ouvrez les yeux ! Cette convergence européenne que vous souhaitez n'est que façade. Elle appauvrit l'Europe du Sud au seul bénéfice de notre partenaire allemand. Elle détruit notre modèle social. Il n'y aura jamais, vous le savez très bien, de convergence européenne vers le modèle social français.

À la place, vous prétendez rendre notre système fiscal plus juste en asséchant les collectivités territoriales, qui sont les seules à investir encore là où l'État a renoncé. Ou encore vous réformez l'ISF de façon très maladroite et finalement contre-productive.

Vous refusez de vous attaquer à la fraude sociale, aux coûts de l'immigration – rappelés à l'instant par notre collègue Stanislas Guerini – , aux inepties de la politique de la ville, aux coûts de structure des régions et des agglomérations.

Pour notre part, nous refuserons cette trajectoire des finances publiques tant que l'intérêt général du peuple français, à qui on demande sans cesse de faire des efforts, ne sera pas respecté. Car nous, nous croyons encore en la France.

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