Monsieur le président, madame la ministre déléguée chargée de l'insertion, chers collègues, le texte que j'ai l'honneur de vous présenter part d'un constat simple, mais d'une gravité évidente : notre pays connaît une insurrection froide contre les institutions, qui se matérialise par une abstention de plus en plus considérable. Certes, celle-ci est amplifiée par la crise sanitaire, mais la réalité ne peut être réduite à cette crise temporaire. La donne reste la même, d'élections en élections : l'abstention progresse, majoritairement chez les jeunes, mais aussi dans les milieux populaires, chez les ouvriers, les employés, qui tous, pour des raisons diverses, mais souvent fondées, se posent une question : à quoi bon aller voter ? Peut-on aujourd'hui réellement parler d'institutions « pour le peuple, par le peuple » ? Nous en doutons. Le moment est donc venu de rendre aux citoyens leur pleine capacité d'intervention.
Alors que la quatrième vague sociale commence à frapper durement notre pays, il est indispensable de conférer à nos concitoyens de nouveaux droits civiques, afin qu'ils puissent mieux intervenir. C'est non seulement une nécessité, mais aussi un devoir républicain. Il faut œuvrer pour restaurer la souveraineté populaire.
La présente proposition de loi organique permettra donc d'instaurer – en complément, j'insiste sur ce point, du dispositif actuel de parrainage à l'élection présidentielle par les élus – un système de parrainage reposant sur les citoyens qui incarnent l'expression la plus pure de la souveraineté populaire. « Le système actuel des parrainages [a] vécu » : un tel constat a d'abord été dressé, non par La France insoumise, mais par le Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la V