Cette situation doit nous amener à considérer que Jean-Luc Mélenchon, comme d'autres candidats peut-être, devrait avoir un moyen de se présenter à l'élection présidentielle en s'adressant aux citoyens.
Il a été question de « candidatures fantaisistes ». Je n'aime pas ce terme : quiconque, soutenu par 150 000 personnes, se présente devant les électeurs, n'est pas fantaisiste – à moins de mépriser ces 150 000 soutiens. C'est au peuple souverain qu'il revient de décider non pas du caractère fantaisiste d'une candidature, mais de sa représentativité.
Le problème, nous dit-on aussi, c'est le « candidat médiatique ». Parlons-en ! Je pense à un candidat qui a été le sujet de plus de 8 000 articles durant l'année 2016, alors que Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg n'en ont eu, à eux trois, que 7 000 : ce candidat s'appelle Emmanuel Macron. Il a bénéficié d'une aide des médias : est-ce pour autant un candidat médiatique ? Peut-être, mais je ne crois pas ; en tout cas il a été élu, et jugé par beaucoup ici digne d'être soutenu. Combattre le poids des médias dans l'élection présidentielle, s'interroger sur la faveur accordée à tel ou tel candidat sur le nombre de unes consacrées à l'un ou à l'autre, c'est une cause importante : nous sommes prêts à aborder cette question. Nous avons par exemple proposé l'instauration de conseils de déontologie de la presse. Dans quelle mesure le débat présidentiel, et son caractère extrêmement personnel, est-il aujourd'hui écrasé par des médias détenus par des intérêts privés ? C'est une question majeure. Mais de grâce, rappelez-vous l'arroseur arrosé : je l'affirme, le candidat médiatique, en 2017, c'était bien M. Emmanuel Macron, aidé par des groupes de presse privés !