C'est précisément pour éviter que les candidatures à l'élection présidentielle ne soient filtrées d'abord par des intérêts privés qu'il faudrait pouvoir s'adresser directement aux citoyens – non pas, je le redis, pour critiquer les élus, mais pour ouvrir une autre voie.
Madame la ministre déléguée, vous avez aussi, par taquinerie sans doute, parlé de candidats qui n'auraient pas pu se présenter. Jean-Luc Mélenchon a évoqué le cas de Daniel Gluckstein, qui nous écoute peut-être, mais aussi celui de Pierre Boussel.
En 1988, Pierre Boussel, dit Lambert, avait eu mon soutien. C'était une candidature très modeste ; il avait obtenu 0,38 % des voix. Cela en fera sourire certains… mais nous défendions des idées, la critique de la V
Cet argument montre précisément que ce filtre des élus oblige les formations politiques à consacrer du temps, de l'argent, de l'énergie à cette récolte de signatures quand elles pourraient mener campagne en direction de nos concitoyens. Nous proposons d'ouvrir une voie qui serait plus facile pour ceux qui disposent d'un soutien populaire : voilà le cœur de la discussion.
Ce n'est pas là le seul problème des institutions de la V
Ce n'est pas par mépris, mais par respect pour les élus, que nous faisons cette proposition, car nombre de ceux que l'on appelle des petits élus, c'est-à-dire des élus de petites communes, subissent des pressions. Cela pourrait poser problème à ceux qui sont de vrais républicains, d'ailleurs : ils n'ont pas été élus en disant qui ils soutiendraient ; le soutien apporté à un candidat à l'élection présidentielle est un choix personnel, fondé souvent sur des critères liés au goût pour le pluralisme. Et, oui, ils subissent des pressions. Naïf celui qui croit que la décision d'implanter un équipement est prise par la communauté d'agglomération de façon parfaitement apaisée et sereine, si le maire en vient à soutenir un candidat qui ne conviendrait pas au président !