Intervention de Brigitte Klinkert

Séance en hémicycle du jeudi 6 mai 2021 à 9h00
Revenu de solidarité active pour les jeunes de 18 à 25 ans — Discussion générale

Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l'insertion :

Le Gouvernement et la majorité étaient prêts et disposés à poursuivre les débats. Vous nous dites que nous refusons aux jeunes le droit à ne pas être misérables. Je ne peux pas vous laisser dire cela ! La différence entre nous, c'est la méthode. Pour nous, la clé est de tout faire pour aider les jeunes à trouver un emploi. Voilà comment lutter efficacement contre la pauvreté, des jeunes notamment.

Vous prétendez que la littérature économique est unanime sur le sujet. C'est faux. D'ailleurs, même le 5e collège du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) – dont je salue la présidente –, qui réunit trente-deux personnes précaires, ne s'est pas prononcé en faveur du RSA. Ignorent-ils, eux aussi, la misère dès lors qu'ils s'interrogent sur la meilleure réponse à apporter ?

Vous nous dites, de façon assez caricaturale, que nous n'aimons que les riches. Toutes les politiques déployées en urgence face à la crise, comme le plan 1 jeune, 1 solution, tous ces actes tangibles prouvent bien le contraire !

M. Chassaigne a souligné la précarité alimentaire provoquée par la crise du covid-19. La crise a démontré, c'est vrai, la nécessité d'y répondre d'urgence et à court terme. Deux plans exceptionnels ont été déployés en 2020 pour soutenir l'aide alimentaire et les associations, ainsi que pour apporter une aide directe aux populations : 39 millions d'euros pour l'aide alimentaire, dont 10 millions sous la forme de chèques d'urgence alimentaire ; 50 millions ont été débloqués pour les SDF ; un nouveau plan d'urgence de 55 millions déployé en juillet 2020, sans oublier le plan de soutien aux associations de lutte contre la pauvreté : 100 millions d'euros, dont 50 millions ont déjà été engagés. M. Chassaigne a également affirmé que nous n'avons pas pris la mesure du choc économique et social : 1,5 million de jeunes recrutés et 500 000 contrats d'apprentissage signés ne montrent-ils pas que nous avons pris la mesure de ce choc et que nous avons adopté des mesures qui portent leurs fruits ?

Il nous a également demandé de prévoir des dispositifs pérennes. Je partage pleinement ce point de vue. C'est pourquoi nous avons, pour de bon, revalorisé la rémunération, et étendu cette revalorisation, des stagiaires de la formation professionnelle, instauré le service public de l'insertion et de l'emploi ou encore ouvert les critères de la garantie jeunes.

Vous dressez, madame Corneloup, comme tous les orateurs et le rapporteur, un constat que nous partageons : les difficultés rencontrées par notre jeunesse sont immenses. C'est bien la preuve que l'on peut connaître la situation des jeunes et être en désaccord avec votre proposition de loi, monsieur le rapporteur. Mme Corneloup a, elle aussi, dressé des constats forts sur la situation des jeunes, tout en étant, elle aussi, opposée à l'ouverture du RSA aux jeunes. Je la remercie de nous encourager, comme nombre d'entre vous, à poursuivre nos efforts en matière de garantie jeunes. Le choix opéré de renforcer l'existant qui fonctionne lui convient largement. Nous allons donc dans le bon sens.

Madame Karamanli, je ne vous cache pas ma surprise d'entendre dire que nous avons refusé votre proposition de loi du 18 février. C'est vous qui, après trois heures de débat, avez fait le choix de la retirer : elle n'a donc pas été votée et, par conséquent, n'a pas été refusée.

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