Pour notre part, nous voterons, lors des scrutins publics, les amendements n° 102 et 108 rectifié . Ceux-ci ont au moins le mérite de proposer des critères précis comme la densité et évitent la distinction entre des activités dites « essentielles », qui ne justifieraient pas l'usage du pass sanitaire et pour lesquelles s'appliqueraient en quelque sorte le « quoi qu'il en coûte », et celles qui ne le seraient pas. De ce point de vue, je les trouve cohérents.
Nous vivons, cela étant, un moment assez surréaliste, qui ne doit pas manquer de surprendre les Français qui nous regardent ce soir. C'est la huitième fois que nous nous retrouvons afin de débattre de mesures tendant à renforcer plus encore que d'habitude les pouvoirs de l'exécutif. Celui-ci pourra prendre certaines mesures d'exception, sur lesquelles on nous invite à ne revenir que dans quelques mois pour légiférer.
On pourrait au moins estimer, dans ces conditions, que c'est ici que doivent nous être apportées les réponses aux questions que nous posons. Mais non, ces réponses nous sont données par voie de presse, et elles sont varient selon la personne dont elles émanent ! Peut-être M. Véran, qui consulte en ce moment son smartphone, est-il d'ailleurs en train de vérifier l'exactitude des déclarations faites toute à l'heure par la personne qui s'est exprimée pendant le journal télévisé… Peu m'importe, puisque nous n'obtenons pas ici de réponses aux questions que nous posons.
Je dois avouer, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire État, que vous êtes désarmants. Mais sachez que, si vous êtes interpellés ici de manière courtoise et démocratique par les membres de l'opposition et certains membres de la majorité, je pense que la population est beaucoup moins encline au pacifisme, parce que les gens en ont assez de découvrir chaque jour des mesures qu'ils ne comprennent pas et qui changent le lendemain : un jour, il faut porter le masque, le lendemain, c'est terminé ; un jour, le vaccin AstraZeneca est destiné aux plus de 50 ans, le lendemain, il convient au moins de 50 ans, avant que M. Macron nous dise qu'il n'est peut-être pas aussi efficace que ça… Tout cela n'inspire pas confiance, et j'aimerais au moins que vous nous donniez votre avis sur les amendements en discussion. Si l'on savait au moins si vous les trouvez pertinents et, à défaut, pour quelle raison, cela ferait avancer le débat, et nous n'aurions pas l'impression d'un monologue.