M. Brindeau l'a très bien dit : le fait que ce projet de loi relatif à la gestion de la sortie de crise sanitaire impose un couvre-feu qui s'apparente à celui de l'état d'urgence prouve l'accoutumance de notre Parlement à cautionner l'inacceptable. Dans beaucoup d'autres démocraties, le couvre-feu n'est pas accepté aussi facilement, pour une raison très simple : il constitue une atteinte incroyable à la liberté des citoyens.
Pendant nos discussions, j'ai reçu par SMS une photo de l'une des villes de ma circonscription, où 350 personnes sont actuellement rassemblées avec des fumigènes sur un stade de foot, preuve que le couvre-feu n'est pas respecté par tout le monde. Les honnêtes citoyens sont accablés de contraventions d'un montant de 135 euros. Le RER est pris d'assaut à 18 heures par des gens qui doivent rentrer chez eux à 19 heures – s'ils arrivent à 19 heures et 15 minutes et qu'il y a un contrôle de police, ils devront payer. Dans le même temps, dans quantité de quartiers, 200 personnes peuvent rester sur un terrain de foot, avec des fumigènes, jusqu'à 3 heures du matin, sans que la police les contrôle. Celle-ci ne peut pas le faire : ils sont dans des zones de non-droit.