J'ai pris mon ordinateur et me suis rendu sur le site du SNDS, puisque c'est dans ce système que seront stockées les données. Au bas de la page « Qu'est-ce que le SNDS ? », dans le paragraphe « Qui peut utiliser les données du SNDS et comment peut-on y demander l'accès ? », il est indiqué que « Toute personne ou structure, publique ou privée, à but lucratif ou non lucratif, pourra dès avril 2017… » – la date est donc déjà passée – « …accéder aux données du SNDS sur autorisation de la CNIL, en vue de réaliser une étude, une recherche ou une évaluation présentant un intérêt public. »
L'accès aux données est donc assez largement ouvert à tout organisme, même s'il faut démontrer qu'on a intérêt à y accéder. Le risque de détournement des données et l'anonymisation insuffisante, signalés par la CNIL dans son avis rendu en janvier dernier, déjà évoqué tout à l'heure, ne constituent pas qu'un argument que nous utilisons pour nous faire plaisir dans ce débat ! Il ne s'agit pas simplement de nous opposer au Gouvernement parce que nous serions dans l'opposition ! Ce sont des problèmes concrets, réels et matériels qui se posent – sans compter, comme l'a indiqué notre collègue Latombe, que la circulation de l'information est telle que ceux qui collectent les données pensent encore qu'elles seront détruites à la fin de l'année ! Peut-être même sont-ils de ce fait moins rigoureux quant à la fiabilité des données, pour aller plus vite. En effet, la réalité de ce que vivent les équipes au quotidien, c'est aussi une masse de travail considérable !
Pour toutes ces raisons, je considère que vous ne nous apportez pas les garanties suffisantes quant à l'usage, au traitement et à la persistance des données à caractère personnel.