Intervention de Gaël Le Bohec

Séance en hémicycle du mercredi 12 mai 2021 à 15h00
Égalité économique et professionnelle — Après l'article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaël Le Bohec :

L'article L. 312-17-1 du code de l'éducation dispose : « Une information consacrée à l'égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple est dispensée à tous les stades de la scolarité. »

C'est en effet au stade de l'enfance que se forge la construction mentale autour de la notion d'égalité des sexes. Au-delà des enseignements, il importe que l'école offre, de la maternelle au supérieur, un modèle en matière d'égalité entre les hommes et les femmes.

Si l'on se réfère aux bilans sociaux publiés par le ministère de l'éducation nationale, force est de constater, année après année, que la proportion d'hommes est plus importante dans les grades les plus élevés, que ce soit pour les promotions hors classe ou pour les postes de direction. La répartition des affectations entre les catégories d'établissements est tout aussi révélatrice : plus la catégorie de l'établissement est élevée, plus la proportion d'hommes est importante. Autrement dit, lorsque l'on passe de l'école maternelle au lycée, le corps professoral se masculinise fortement.

Ainsi, par le modèle qu'elle représente, l'institution contribue à consolider les stéréotypes de genre. Cela concerne l'ensemble du processus, notamment le recrutement et la titularisation. Dès lors, la formation des élèves à l'égalité entre les hommes et les femmes passe par un changement plus visible dans le mode de fonctionnement de l'éducation nationale.

Par conséquent, il importe que le Gouvernement publie, dans le rapport prévu à l'article L. 211-1 du code de l'éducation, des données relatives à l'égalité entre les femmes et les hommes au sein de l'éducation nationale. Ces données doivent faire apparaître des informations objectives et rendre compte de la perception des usagers du service public de l'éducation nationale.

Je fais mien le mantra énoncé par Mme la rapporteure dans son propos liminaire : « Il faut compter les femmes pour que les femmes comptent. ». Il importe de le faire également au sein de l'éducation nationale.

Je précise que le présent amendement a été cosigné par une quinzaine de collègues.

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