…que j'ai cosignée, de même que de nombreux collègues siégeant sur tous les bancs. Il pose le principe de l'égalité de rémunération des sportives et des sportifs. Comment ? En chargeant les fédérations délégataires d'édicter des règlements destinés à en garantir le respect par les associations et les sociétés sportives placées sous leur autorité.
Dans le dernier classement Forbes des cent athlètes les mieux rémunérés au monde, il n'y a que deux femmes, les joueuses de tennis Serena Williams et Naomi Osaka. En France, aucune femme ne figure parmi les cinquante sportifs les mieux payés. Face à ce constat sans appel, nombre de bien-pensants affirment que les rémunérations sont souvent dictées par l'affluence du public ou par l'intérêt des publicitaires. Dès lors, ces écarts de rémunération seraient dans l'ordre des choses ; on ne pourrait pas les remettre en cause sans menacer des équilibres financiers déjà bien fragiles.
Or on ne peut pas limiter les enjeux d'égalité salariale à des questions de droits sportifs ou de marketing. Rien ne justifie ces inégalités économiques, encore moins un supposé non-intérêt pour le sport féminin.
Dans le cas du football, un match de Ligue 1 diffusé sur Canal+ ou beIN Sports attire en moyenne 1 million de téléspectatrices et téléspectateurs, tandis que la Coupe du monde féminine ou certains matches du championnat de France en rassemblent plus de 2 millions. L'ex-joueuse professionnelle Mélissa Plaza affirme avec force : « C'est une problématique de structures et d'organisation des fédérations. Je dirais même que cela pourrait être l'expression d'une forme de misogynie. »