Il est vrai que l'égalité des revenus – des primes et des salaires – dans le sport est un problème très complexe. Les sports qui ont réussi à avancer dans ce domaine l'ont fait à un niveau international, plutôt dans le cadre de compétitions communes. Les tournois du grand chelem au tennis en offrent un exemple : on y trouve ce que l'on appelle des prize money à peu près égales parce que les épreuves sont concomitantes.
Vouloir imposer en France une égalité salariale stricte revient à faire planer une énorme menace sur le modèle sportif français. Pour la plupart des sports, des décisions de cet ordre nécessitent une concertation dans un cadre international, au moins européen. En effet, le secteur sportif a la particularité de constituer l'économie la plus globalisée et la plus concurrentielle à l'échelle internationale. Vous ne pouvez pas renationaliser une économie de cette nature, à peine de multiplier les délocalisations des acteurs.
Cela pose évidemment un problème, puisque les sports sont de plus en plus compétitifs – les sportifs doivent consentir de plus en plus de sacrifices pour être au niveau. Pour prendre l'exemple du rugby, c'est un problème que certaines joueuses soient semi-professionnelles, voire restent amatrices, alors qu'elles font les mêmes sacrifices et suivent les mêmes entraînements que des sportifs masculins complètement professionnels.
Cependant, si vous abordez le problème à un niveau national, les solutions n'auront aucune chance d'aboutir, ou alors ce sera contre-productif.