Madame la présidente, madame la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, madame la ministre déléguée, chers collègues, l'article 6 de la présente proposition de loi est d'une importance particulière pour l'égalité des genres en matière de rémunération. Il envoie aussi un signal fort au niveau européen. En 2019, l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes a été de 16,7 % en France, soit 1,4 point de plus que la moyenne de l'Union européenne à vingt-huit.
Une telle injustice montre qu'il est nécessaire que la France rattrape son retard en la matière, surtout à l'approche de sa présidence du Conseil de l'Union européenne lors du premier semestre 2022. Je salue donc les mesures prévues par un article qui vise à renforcer l'égalité et la transparence salariale dans les entreprises de plus de cinquante salariés.
Le secrétaire d'État chargé des affaires européennes l'a souligné hier, dans l'hémicycle, le dossier social sera au cœur de la présidence française du Conseil. L'égalité économique et professionnelle entre les hommes et les femmes en fait évidemment partie.
La proposition de loi que nous examinons pourra donner à notre gouvernement un mandat de négociation fort pour œuvrer en faveur de l'adoption de la proposition de directive sur la transparence salariale présentée par la Commission européenne le 4 mars dernier. Prévu par le socle européen des droits sociaux, ce texte vise à conforter – comme nous essayons de le faire à notre échelle – l'égalité de rémunérations entre les femmes et les hommes.
Les inégalités salariales injustifiées constituent un problème structurel auquel la quasi-totalité des pays font face. Pour s'y attaquer, il faut des mesures volontaristes, tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle européenne. L'adoption d'un texte ambitieux par notre assemblée sera une étape importante pour atteindre cet objectif en France, puis en Europe, en coopération avec nos partenaires.