Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.
La Biélorussie, par l'intermédiaire de son chef d'État, Alexandre Loukachenko, a envoyé ce dimanche un MIG-29 intercepter un vol commercial de la compagnie Ryanair en provenance d'Athènes et à destination de Vilnius, ce que le Gouvernement français a qualifié d'« acte de piraterie d'État ».
Songez, mes chers collègues, qu'à seulement 1 500 kilomètres de nos frontières, un chef d'État, faisant fi des revendications de son peuple depuis plusieurs mois, s'est octroyé le droit, au mépris de toutes les conventions aériennes internationales, de provoquer l'atterrissage d'un vol commercial reliant deux capitales de l'Union européenne ! Le seul but de cet acte était d'arrêter l'un de ses opposants, un journaliste. Ce sont de sombres méthodes, qui nous renvoient à une période que nous pensions révolue. Nous ne pouvons pas le tolérer.
Peu de temps après le détournement, le média d'opposition biélorusse Nexta affirmait que Roman Protassevitch, son ancien rédacteur en chef, avait été arrêté par les services de sécurité de l'aéroport de Minsk après un atterrissage d'urgence de l'appareil, sous prétexte d'une alerte à la bombe. Ce même média a assuré que des agents du KGB biélorusse étaient à bord. Sur Twitter, Svetlana Tikhanovskaïa, figure de l'opposition au régime biélorusse, désormais réfugiée en Lituanie, a assuré que Roman Protassevitch encourait à présent la peine de mort.
L'Union européenne a largement dénoncé une « action complètement inacceptable de Minsk ». La France, dont au moins neuf ressortissants étaient à bord, a dénoncé un « détournement » d'avion « inacceptable ». Les dirigeants de l'Union européenne se sont rencontrés hier soir afin de discuter de potentielles sanctions. Nous savons que le chef de l'État, Emmanuel Macron, et le Gouvernement français, représenté par Jean-Yves Le Drian et Clément Beaune, ont été particulièrement actifs.