Monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la relance, bien qu'elles soient occultées par les élections régionales et la nationalisation de leurs enjeux, n'oublions pas les élections départementales et leur importance pour le quotidien des Français. Dès le début de cette crise, les départements ont été en première ligne pour appliquer les mesures gouvernementales et être force de proposition. Si c'était à prouver, ils ont démontré leur rôle d'échelon de proximité, de relais avec le réseau d'intercommunalités, les communes, les services de l'État comme les agences régionales de santé ou encore avec le tissu associatif dont ils sont les partenaires.
Rappelons-le, car c'est toujours utile, le département est compétent en matière de solidarité, de cohésion territoriale, de collèges, d'action culturelle et sportive, entre autres. Or ces domaines ont tous été affectés par la crise et sont essentiels pour toutes et tous, au quotidien.
Dans le projet de loi de finances initiale pour 2020, vous avez décidé de compenser la perte du produit fiscal de la taxe d'habitation auparavant versé aux communes par le transfert et l'affectation à celles-ci de la part départementale de la taxe foncière sur les propriétés bâties, privant ainsi les départements de toute autonomie fiscale et financière, alors que celles-ci sont essentielles en cette période de crise sanitaire et sociale.
Monsieur le ministre, qu'envisagez-vous pour rendre aux départements une part d'autonomie financière et fiscale ? Qu'envisagez-vous, concernant le RSA, dont le nombre d'allocataires explosera à cause de votre funeste réforme de l'allocation chômage ?
L'expérimentation dans quelques départements prévue dans le projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, dit 4D, suffira-t-elle à répondre à l'inquiétude grandissante des départements, ou envisagez-vous des mesures spécifiques ?