Ma question s'adresse à M. le ministre des outre-mer. Le 8 avril, le Congrès de Nouvelle-Calédonie a demandé l'organisation d'un troisième référendum pour décider si la Nouvelle-Calédonie restera au sein de la République. Ce rendez-vous hautement démocratique est le dernier prévu par l'accord de Nouméa ; il achèvera un processus entamé en 1988. Il nous impose de regarder l'ensemble de notre histoire commune. Elle a été douloureuse – chacun garde en mémoire les événements des années 1980. Mais je me souviens aussi d'une histoire plus lumineuse, celle d'une concorde, que l'ensemble des composantes de la société calédonienne ont décidé de bâtir avec les accords de Matignon et ceux de Nouméa. Une nouvelle génération est là : la moitié des Calédoniens ont moins de 30 ans, l'âge de beaucoup parmi nous.
Notre vision commune doit reposer sur la compréhension lucide de cette histoire, avec ses nuances, articulée à la volonté de construire l'avenir. L'enjeu pour ces jeunes est de bâtir une communauté de destins. Nous sommes les représentants de la nation ; chacun s'impliquera dans son rôle.
La question qui sera posée aux Calédoniens l'a déjà été par deux fois : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » Elle est un peu binaire et doit être précédée d'un débat. Quel que soit le choix, il demande une vision franche du jour d'après, qui prenne en considération la diversité des questions soulevées.
Comme beaucoup d'entre vous, je suis attaché à l'épanouissement de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, mais ce choix appartient à nos compatriotes de ce territoire. Pour les accompagner, le Gouvernement a pris plusieurs initiatives, que je salue. Une table ronde commence aujourd'hui, qui durera jusqu'au 1er juin. L'ensemble des forces vives de Nouvelle-Calédonie y ont été invitées. Vous avez aussi souhaité qu'une vaste concertation locale ait lieu ; elle a été irriguée par près d'un millier de contributions.
Avec cette table ronde, le territoire calédonien entame aujourd'hui un processus décisif, qui le mènera à la date butoir du référendum d'octobre 2022. Pouvez-vous détailler ce chemin et en préciser l'agenda ?