Notre justice est malade lorsque nos policiers, nos gendarmes, nos forces de l'ordre ont le sentiment d'être abandonnés face à une violence gratuite qu'ils subissent au quotidien et face au lourd tribut qu'ils payent pour assurer, au péril de leur vie, la sécurité de nos concitoyens.
C'est pourquoi, monsieur le ministre, nous attendions, nous espérions même un sursaut, un texte fondateur. Nous l'attendions de vous parce que vous avez une voix qui porte et qu'on ne peut pas vous faire le procès de ne pas connaître parfaitement l'institution judiciaire et ses difficultés. Nous l'attendions pour les victimes, nous l'attendions pour les magistrats, nous l'attendions pour les forces de l'ordre. Mais, mes chers collègues, une nouvelle fois la montagne a accouché d'une souris. Comme pour le texte sur le séparatisme, vous avez eu peur de vos audaces. Le « en même temps », impuissante machine qui ne sait produire que de l'immobilisme, s'est mise en marche.