Sur ce point, nous nous félicitons que le Parlement ait enfin pu imposer son choix à un gouvernement trop souvent sourd aux demandes de la représentation nationale.
Je ne reviendrai pas sur chacune des mesures prévues par le texte, puisqu'elles sont malheureusement identiques à celles des sept textes précédents. La seule grande nouveauté de ce texte réside dans la mise en place du pass sanitaire. Nous soutenons évidemment son utilisation, puisque nous sommes le premier groupe à avoir suggéré sa création en décembre, à un moment où il aurait fallu anticiper sa mise en place.
En revanche, ce pass sanitaire ne peut voir le jour dans n'importe quelles conditions. Il s'agit d'en assurer la compréhension, donc l'acceptabilité par nos concitoyens. En ce sens, nous avions proposé d'inscrire clairement dans la loi que le pass ne pourrait être mis en place que lorsque tous nos concitoyens pourraient avoir accès à la vaccination. De même, nous avions suggéré de mieux définir les lieux et événements pour lesquels ce pass pourrait être exigé. Nos amendements ont tous été rejetés au bénéfice de la voie réglementaire. Heureusement, le Sénat a réussi à ajouter une modification de bon sens que nous avions tenté d'introduire ici à l'Assemblée, en vain, afin de préciser que cette réglementation devra être appliquée en tenant compte d'une densité adaptée aux caractéristiques des lieux.
Finalement, la version du projet de loi que nous devons voter aujourd'hui conserve le visage de celui déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale, le visage d'un gouvernement habitué aux pouvoirs exceptionnels, habitué à tout tenter pour se passer du Parlement. Plus d'un an après le début de cette crise sanitaire, les membres du groupe UDI et indépendants estiment que nous devrions plutôt discuter de l'aide que nous pourrions apporter aux jeunes, de l'organisation de la rentrée, de la réouverture de certains secteurs fermés depuis plus d'un an et de tant d'autres priorités, plutôt que de la façon dont le Gouvernement souhaite encore s'arroger de nouvelles prérogatives au sein d'un état d'urgence qui ne dit pas son nom.
Nos concitoyens font preuve d'une extraordinaire résilience. La moindre des choses serait de leur apporter un peu de clarté et de visibilité pour les mois à venir. La gestion de la crise sanitaire ne peut se résumer à des mesures coercitives et à des listes sans fin d'ordonnances. C'est pourquoi, comme en première lecture, notre groupe votera contre ce texte.