Intervention de Martine Wonner

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Je vous remercie, madame, de votre intervention, qui était claire et passionnante. Vous n'y êtes pas encore, mais c'est comme si vous y étiez déjà depuis quelque temps… Je vous remercie également de nous avoir résumé votre parcours.

Vous l'avez dit, le regroupement à moyens constants des trois agences sanitaires que sont l'InVS, l'INPES et l'EPRUS est très récent, puisqu'il date d'à peine plus d'un an. La dynamique de la fusion n'est donc pas encore tout à fait aboutie.

Je vous remercie de nous avoir présenté la stratégie, ainsi que votre vision experte de la réussite et de l'accompagnement du directeur général actuellement en place.

Je souhaitais, pour mes collègues députés, évoquer quelques actions menées par Santé publique France depuis sa création, il y a un an. D'abord, deux études ont été lancées, sur les travailleurs agricoles et les travailleurs indépendants.

Depuis juillet 2017, Santé publique France a ainsi, par questionnaire en ligne, lancé l'étude Cohortes pour la surveillance épidémiologique en lien avec le travail – Régime social des indépendants (COSET-RSI) pour les 300 000 travailleurs affiliés à ce régime. En lien avec le RSI, vous suivez l'état de santé et les conditions des actifs et des retraités, de manière prospective.

De la même façon, pour les travailleurs agricoles, des questionnaires sont en ligne depuis novembre : 180 000 travailleurs, relevant du régime agricole, sont concernés.

Pourquoi avez-vous choisi ces deux études, en ciblant ces deux populations ? Remarquons au passage, même si cela n'affecte en rien la qualité des résultats, que nous avons récemment voté la disparition du RSI. Il faudra bien évidemment en tenir compte, puisqu'il sera désormais adossé au régime général.

Santé publique France publie un bulletin épidémiologique hebdomadaire, essentiellement destiné aux professionnels de santé, consacré à des sujets particuliers, tels le diabète de type 1 de l'enfant ou le SIDA.

Mais vous vous adressez également au grand public. Ainsi, à l'occasion de la journée européenne d'information sur les antibiotiques du 18 novembre 2017, Santé publique France, l'ANSM, l'ANSES et l'Assurance maladie ont dressé un état des lieux très précis de la consommation et de la résistance aux antibiotiques en France lors des dix dernières années. Votre slogan était que « chacun peut agir pour que les antibiotiques continuent à sauver des vies ». En effet, l'antibiorésistance pourrait devenir l'une des principales causes de mortalité dans le monde d'ici à 2050 – vous l'avez dit. Les enjeux sont donc considérables.

Lors du débat parlementaire sur l'élargissement des obligations vaccinales chez l'enfant de moins de deux ans, nous avons pu nous référer très concrètement au dossier pédagogique que vous avez publié, sur l'état des connaissances en matière de vaccination en France. Ce dossier présente les résultats des travaux qui ont éclairé la concertation citoyenne et les arguments épidémiologiques qui montrent l'importance d'une amélioration de la couverture vaccinale des jeunes enfants. Votre slogan était alors « protégeons-nous, vaccinons-nous ».

De la même manière, vous avez lancé avec le ministère des solidarités et de la santé, en partenariat avec l'Assurance maladie, la deuxième édition de Mois sans tabac en novembre dernier. Votre slogan était « en novembre, on arrête ensemble et en équipe ».

Je me permettrais de vous suggérer de trouver également un slogan en matière de santé mentale. Certes, vous avez engagé une surveillance de la population générale et des travailleurs, ainsi qu'une surveillance spécifique lors de catastrophes naturelles et industrielles. Mais, en comparaison des pays anglo-saxons, la France est manifestement en retard pour le repérage, la prévention et la recherche dans le domaine de la souffrance psychique et des pathologies mentales. La part de notre PIB consacrée à ces problématiques est dix fois inférieure à celle des pays anglophones…

Quels leviers comptez-vous utiliser pour être un influenceur incontournable auprès des décideurs ? Vous connaissez le souhait de la ministre de la santé d'améliorer la prévention. C'est d'ailleurs le premier axe de la stratégie nationale de santé. Comment participer à l'amélioration de ces actions de prévention ? Comment utiliser au mieux toutes les bases de données à votre disposition ? Quels sont vos critères décisionnels et comment envisagez-vous de faire évoluer la politique de prévention de Santé publique France ?

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