Nous nous dotons d'une agence d'expertise et de prévention en matière de santé des populations, suivant en quelque sorte le modèle des grandes agences anglo-saxonnes – même si les moyens ne sont pas les mêmes. La nouvelle organisation administrative se met en place progressivement.
Ma question concerne le champ de la prévention – puisque l'intitulé de l'agence comporte le mot « publique » – ainsi que celui de la démocratie sanitaire en général et des perturbateurs endocriniens en particulier. L'académie des sciences et de la médecine vient à son tour de relayer des inquiétudes relatives aux effets des perturbateurs endocriniens en matière de développement neurologique et de comportement. Elle invite les pouvoirs publics à prendre dès à présent des mesures de prévention visant les personnes les plus vulnérables, en particulier les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Cet appel n'est pas le premier. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) évoquaient dès 2013 une « menace mondiale ». En octobre, le Parlement européen a fait obstacle à l'établissement d'une définition jugée trop laxiste des perturbateurs endocriniens. L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a récemment conduit des recherches regroupant un consortium international de scientifiques qui démontrent qu'une exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens entraîne des troubles graves des jeunes enfants pendant plusieurs générations, en cohérence avec les conclusions des études d'embryogenèse animale. Quel plan d'action concret et préventif comptez-vous déployer à court terme pour prévenir les incidences néfastes des perturbateurs endocriniens ? Disposez-vous d'une équipe dédiée en la matière ? Si oui, de combien de personnes se compose-t-elle ?
Enfin, compte tenu du cadre financier contraint qui s'impose au budget de l'agence, comment hiérarchisez-vous les priorités entre les différents programmes de prévention ?