S'agissant du lien entre les professionnels et l'agence, madame Bagarry, il existe un réseau national de santé publique auquel bon nombre de professionnels participent par leur vigilance et leurs interrogations. Je vérifierai l'existence d'une représentation territoriale inégale mais il me semble que nous sommes attentifs à cette question.
Pour savoir combien Santé publique France est intervenue dans les outre-mer concernant les problématiques qui leur sont propres, je ne doute pas que la CIRE disposera de tous les moyens nécessaires pour contribuer aux analyses du moustique tigre, fort de l'expérience acquise outre-mer – je le sais pour avoir été en poste à la Réunion et en Guadeloupe à des moments-clés. Sans pouvoir en attester, je suis certaine que nous sommes déjà présents dans ce domaine qui s'accompagne de risques nationaux.
S'agissant des perturbateurs endocriniens, au sujet desquels nous devons partager une analyse commune avec l'ANSES, j'ai compris que Santé publique France est très active au niveau européen. C'est à cette échelle que nous pouvons exercer le rôle d'influence qu'évoquait Mme Wonner. Nous devons entrer dans ces différents réseaux, déterminer lesquels sont exposés à un risque d'influence adverse et tâcher d'intervenir. Il existe une association internationale des instituts de santé publique dont Santé publique France assure le secrétariat général. En outre, nous représentons la France au conseil d'administration de l'Agence européenne de sécurité sanitaire (ECDC, European Centre for Disease Prevention and Control). Nous participons également à d'autres projets tels que des formations à l'épidémiologie au niveau européen, des mesures concernant la fragilité des personnes âgées ou encore des initiatives européennes relatives à la biosurveillance, qui pourraient peut-être englober la question des perturbateurs endocriniens. D'autres études sont en cours ; nous aurons donc l'occasion de revenir à ces questions au sujet desquelles je vous prie de m'excuser de n'être pas assez informée pour vous en dire davantage.
Enfin, madame Romeiro Dias, je suis tout à fait d'accord avec vous : il est essentiel d'envoyer des messages clairs et univoques qui créent la confiance parce qu'ils ont une légitimité forte. Or, ces messages ne passent ni par la presse ni dans le discours politique ; il faut investir massivement les réseaux sociaux et, pour ce faire, élaborer une stratégie de présence, comme au sujet de la vaccination. Santé publique France a consacré 1 million d'euros à cette présence grâce à laquelle 1,5 million de citoyens ont consulté le site, sans quoi l'information aurait été considérablement diluée et dévalorisée par le café du commerce où s'expriment des citoyens ne disposant pas d'éléments de référence. C'est une véritable bataille à mener ; Santé publique France s'inscrit dans cette stratégie de marketing.
Quant aux enfants, beaucoup sera aussi fait par ce moyen, car l'apprentissage numérique commence très tôt. L'école reste en outre l'endroit-clé pour aborder un certain nombre de sujets et faire passer ces messages. En règle générale, les instituteurs y sont très ouverts ; encore faut-il pouvoir les outiller avec des kits d'information.