Intervention de Marie-Caroline Bonnet-Galzy

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 17h00
Commission des affaires sociales

Marie-Caroline Bonnet-Galzy :

Nous sommes à un moment charnière en ce qui concerne les nouvelles technologies et capacités. La loi ouvre désormais la possibilité de croiser des données, ce qui doit nous inciter à mener des études différentes et complémentaires mais sans doute aussi, vous l'avez dit monsieur Maillard, à utiliser des formes d'intelligence artificielle pour rationaliser l'analyse des données et mieux cibler nos interventions. Les enjeux en matière de systèmes d'informations vont nécessiter des travaux, car nous devons nous doter de nouvelles générations d'outils d'extraction. J'ignore ce que nous pouvons faire dès maintenant, mais ce projet est essentiel pour l'équipe qui a lancé cette réflexion globale concernant les données à rassembler. À titre personnel, j'ai toujours considéré, au fil de mes expériences professionnelles, que les systèmes d'information constituaient un facteur majeur de rupture et d'évolution, et qu'il nous fallait les organiser de telle sorte que nous puissions progresser. J'y serai donc vigilante.

J'en viens au message des syndicats de l'InVS. En effet, des efforts très importants ont été consentis par les structures avant leur réunion, et de nouveau aujourd'hui. C'est une situation difficile et exigeante pour l'ensemble des agents. Entre 2010 et 2016, la structure dans son ensemble aurait perdu 65 ETP. En 2017, elle en a 600 et s'efforcera d'en supprimer 15 par an – étant entendu qu'un ETP peut concerner plusieurs personnes. Ces efforts sont donc sensibles, même s'ils n'atteignent pas 20 % des effectifs, loin s'en faut – et c'est heureux, car une telle réduction ne serait pas supportable. L'effort demandé est réaliste mais exigeant ; il faut savoir le doser selon les secteurs où les mesures de rationalisation et de mutualisation sont possibles.

Votre troisième question, monsieur Maillard, avait trait aux liens de l'agence avec l'INSERM. Nous ne sommes pas un opérateur de recherche et n'avons donc aucune raison de nous confronter à l'INSERM en la matière – j'ignore pourquoi cela a pu être le cas. Santé publique France, qui est une agence d'expertise scientifique pouvant apporter sa contribution, peut s'adosser à des programmes de recherche. Elle entretient en outre des relations régulières avec l'INSERM. J'en veux pour preuve le débat concernant le niveau de la « taxe nutrition » : sollicité en avril par l'État et l'ANSP, l'INSERM a estimé qu'il était plus urgent de réduire le marketing alimentaire destiné aux enfants. Nous travaillons donc avec cet institut, et j'ignore d'où vient le bruit selon lequel nous entretiendrions une volonté de coordination, qui serait présomptueuse plus qu'ambitieuse. Nous sommes adossés à des programmes et nous associons aux opérateurs qui pilotent la recherche.

Santé publique France est convaincue – et l'a montré – des spécificités des régions d'outre-mer, madame Ramassamy. Nous devons nous donner les moyens de les analyser et d'y répondre.

S'agissant des phlébotoniques et des substituts nicotiniques, l'agence n'est pas compétente en matière de produits, même si je comprends le lien que vous établissez. Se posent des questions d'égalité et de légitimité ; peut-être les spécificités locales peuvent-elles justifier certaines mesures, mais je ne m'aventurerai guère au-delà. Plusieurs programmes ouvrent déjà la possibilité du remboursement des substituts nicotiniques, pour les femmes enceintes par exemple ou dans d'autres cas particuliers, et j'ai le sentiment que l'on a répondu à l'essentiel des situations qui le nécessitaient. Au-delà, il appartient à chacun de prendre sa propre santé en charge – c'est aussi l'un des objectifs de Santé publique France. Il ne faut pas aller trop loin en matière d'assistance.

Je comprends naturellement votre préoccupation relative à la maladie de Lyme, madame Dubié, qui est un sujet sensible dans votre département comme dans d'autres. J'ignore si des études sont en cours. J'instruirai cette question mais, a priori, elle n'a pas été identifiée comme une priorité pour Santé publique France car elle relève sans doute davantage de l'ANSES. L'agence participe néanmoins à l'élaboration par la direction générale de la santé de documents de prévention, afin d'éviter la contamination par la maladie.

Quant à la prévention des chutes chez les personnes âgées, je crois ne pas me tromper en vous indiquant qu'elle figure dans l'un des programmes du COP, qui sera prochainement diffusé en ligne, et qu'elle a donc été identifiée comme un sujet devant faire l'objet d'un suivi particulier.

S'agissant des maladies vectorielles à La Réunion, monsieur Ratenon, l'InVS a toujours été présent et les CIRE sont restées vigilantes ; elles ont travaillé autrefois avec les directions régionales des affaires sanitaires et sociales (DRASS) et aujourd'hui avec les ARS. Au-delà de la question des emplois aidés, c'est le pilote de l'organisation et de l'intervention locale qui est responsable. Je suis convaincue que l'on sait trouver des solutions dans les périodes difficiles, et nous en avons heureusement les moyens. Sachez que la CIRE de La Réunion est très impliquée dans ce domaine, et Santé publique France saura prendre le relais si nécessaire – ce que je ne souhaite pas.

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