Intervention de Laëtitia Romeiro Dias

Séance en hémicycle du lundi 7 juin 2021 à 16h00
Bioéthique — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaëtitia Romeiro Dias, rapporteure de la commission spéciale :

Quel plaisir et quelle émotion de voir ce texte porteur de droits nouveaux enfin de retour dans notre hémicycle ! Nous savons tous, ici, à quel point son adoption définitive est attendue par tant de femmes, de couples, de familles, pour qui il est source d'espoirs.

Pour la partie qui me concerne, seuls trois articles restent en discussion, contre sept en deuxième lecture. Si je me réjouis du dialogue constructif entre nos deux chambres, il m'apparaît en revanche qu'un accord soit impossible à trouver sur ces trois articles. C'est pourquoi, à mon initiative, la commission spéciale est revenue sur la plupart des modifications proposées par le Sénat.

En ce qui concerne l'article 29, relatif au Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), le Sénat a annulé la modification apportée par l'Assemblée, en réduisant le nombre de ses membres à trente-neuf, supprimant ainsi l'ouverture de sa composition au milieu associatif que nous avions d'ailleurs défendue aux côtés de collègues d'autres groupes. Je ne peux évidemment pas partager cette conception très réductrice du rôle joué par ces acteurs clés de la démocratie sanitaire et je me réjouis que la commission spéciale ait rétabli le nombre des membres du CCNE à quarante-cinq, en y incluant six représentants d'associations. Nous renforçons et réaffirmons ainsi ce qui fait partie de notre ADN : l'ouverture à la société civile et la place du patient en tant qu'acteur du système de santé.

Pour ce qui est de l'article 30, relatif à l'Agence de la biomédecine, le Sénat a procédé à plusieurs modifications, parmi lesquelles l'introduction dans le rapport annuel de l'Agence d'une analyse des décisions d'opposition à certains protocoles de recherches sur les cellules souches. La commission spéciale est revenue sur cette modification et a, de même, rétabli la mission d'information de l'Agence en matière de neurosciences, ce dont je me réjouis. Cette meilleure information, notamment des parlementaires, est cruciale pour que nous approfondissions notre réflexion en vue des révisions à venir du texte.

Une fois encore, je veux dire ma satisfaction de constater que les associations autres que celles d'usagers du système de santé agréées, c'est-à-dire les associations de promotion du don et de donneurs, les associations de malades non agréées et les associations œuvrant dans les champs de compétence de l'Agence – mais à l'objet spécialisé, comme certaines associations de personnes ayant eu recours à l'assistance médicale à la procréation – pourront désormais être représentées au sein de l'Agence.

Enfin, à l'article 31, le Sénat a de nouveau supprimé l'habilitation à légiférer par ordonnance sur les investigations cliniques dans le domaine des dispositifs médicaux. La commission spéciale a rétabli cette mesure car il semble justifié, au regard des délais et du caractère particulièrement technique de la matière, de recourir à la procédure de l'habilitation pour adapter le code de la santé publique aux règlements européens.

Par ailleurs, j'aurais aimé que soit entériné le réexamen tous les cinq ans de la loi de bioéthique – rythme plus fréquent et mieux adapté à la célérité des évolutions technologiques. Je me réjouis malgré tout par avance de la richesse de nos débats à l'occasion de ce nouvel examen. Certains seront probablement identiques aux précédents quand d'autres restent à imaginer. Je sais, en tout cas, que le présent projet de loi, notamment les titres que j'ai eu l'honneur de rapporter, trace une voie progressiste et équilibrée, fidèle à nos valeurs et à nos principes. Les travaux qui auront lieu dans l'intervalle sauront s'appuyer sur une gouvernance solide, nourrie par les acteurs de la démocratie sanitaire.

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