Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2017 à 16h00
Accord de partenariat entre l'union européenne et le kazakhstan — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je suis aux côtés des prisonniers politiques. J'ai fait partie de la flottille partie à Gaza pour affronter l'armée israélienne et exiger que la ville ne subisse plus de blocus. Je suis aussi allé soutenir les prisonniers politiques sahraouis emprisonnés au Maroc, qui n'ont commis qu'un crime : exiger l'application des résolutions des Nations unies, notamment l'organisation d'un référendum. Voilà dix jours, j'étais en Turquie pour soutenir des députés jugés et condamnés à une peine de perpétuité aggravée – c'est-à-dire avec une autorisation de visite tous les deux mois – pour avoir osé faire un discours contre le président Erdogan ; l'ambassadeur m'a appris que des journalistes et des professeurs d'université, y compris d'une université francophone d'Istanbul signataire d'une convention avec la France, étaient jugés, emprisonnés et torturés. Cela se produit partout dans le monde.

Ce que je retiens de mon passage en Turquie, c'est ce que m'ont dit les militants du Parti démocratique des peuples : ils nous demandent de ne pas les laisser tomber, de ne pas générer de sanctions, de ne pas isoler la Turquie, car que ce seraient eux qui paieraient l'addition la plus lourde. Ils souhaitent que la diplomatie fasse son travail, pour que la situation bascule de manière démocratique.

Cet accord pose des conditions fortes en matière de droits de l'homme et de démocratie ; on a osé écrire les choses avec force. Soit cela restera un texte – de la littérature, des mots – , soit cela deviendra un élément de contrainte commerciale. C'est ainsi que je l'ai lu : comme un élément contraignant, dans l'intérêt du peuple kazakh.

Tel est le sens du vote du groupe GDR, et c'est la raison pour laquelle j'ai tenu à m'expliquer plus précisément. Nous osons dire et il faut dire que, dans ces dictatures, sévissent les atteintes aux droits de l'homme, à la liberté d'expression et à la démocratie, ainsi que la torture, mais n'isolons pas ces pays ! Par la voix de tous – celles du président du groupe d'amitié, du Président de la République, du Premier ministre, du Gouvernement, et de tous ceux qui vont rencontrer des autorités du Kazakhstan – , exigeons l'application de ce qui est écrit dans ce traité. C'est la meilleure garantie que nous puissions offrir aux prisonniers et à toutes les victimes de cette dictature. Voilà pourquoi nous voterons pour la ratification de cet accord.

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