Intervention de Lise Magnier

Séance en hémicycle du vendredi 11 juin 2021 à 9h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

Ce projet de loi de finances rectificative témoigne une nouvelle fois, si cela était nécessaire, de la violence de la crise non seulement sur notre économie, mais aussi sur nos finances publiques. Celles-ci ont été mobilisées, sans doute comme jamais dans l'histoire moderne, pour amortir l'impact de la crise sur nos concitoyens, les collectivités locales et les entreprises.

Cette situation et ce projet de loi nous conduisent à faire deux observations.

La première porte sur la réponse apportée par l'État tout au long de la crise. Je crois que cela a été reconnu assez unanimement : la France a rapidement pris une série de mesures de soutien efficaces en faveur des acteurs économiques. L'objectif était double : d'abord sauvegarder les emplois des Français, car le soutien des entreprises vise bien à éviter à nos concitoyens de connaître le chômage ; ensuite, et peut-être que nous ne l'avons pas assez dit, accompagner les efforts des superhéros de ce pays, ceux qui, en première ou en deuxième ligne, ont mené le combat face à cette épidémie. Je pense aux soignants et, plus largement, à tous ceux qui se sont mobilisés. Nous connaissons tous, personnellement, un ou plusieurs de ces superhéros et il s'agit de leur dire que leurs efforts pour sauver des vies et que l'énergie qu'ils y ont consacrée n'ont pas été vains et que l'État veillait aussi à préserver les autres secteurs touchés par cette crise.

Ce PLFR revêt une importance particulière, car il est l'outil d'accompagnement de la sortie de crise. Nous ne pouvons commettre d'erreurs sur cette phase aussi importante que la précédente, car une sortie mal maîtrisée ou trop brutale pourrait réduire à néant le travail colossal abattu depuis plus d'un an pour maintenir notre économie à flot. Il est donc bien nécessaire de recharger les mécanismes de soutien qui ont fait leurs preuves, qu'il s'agisse du fonds de solidarité, de l'activité partielle ou des exonérations de cotisations. Ces crédits supplémentaires, qui s'élèvent à 15,5 milliards d'euros, permettront un accompagnement adapté jusqu'à la fin de l'été, voire un peu plus tard.

Cela étant, l'accompagnement sectoriel, cousu main selon les contraintes réelles des secteurs d'activité les plus touchés et dont l'activité est saisonnière ou nécessite du temps pour la reprise, doit être privilégié. Essayons d'éviter dès à présent les trous dans la raquette. J'ajoute qu'il convient que le Gouvernement soit attentif aux territoires ultramarins, pour leur permettre de bénéficier d'un calendrier adapté.

Parmi les autres mesures d'urgence contenues dans ce PLFR, le groupe Agir ensemble salue la prolongation du dispositif de PGE jusqu'à la fin de l'année, l'assouplissement bienvenu du mécanisme de report en arrière des bénéfices – le carry back –, et l'instauration d'un mécanisme de compensation des pertes des régies du bloc communal. Le renouvellement de la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat pour la troisième année consécutive est également à souligner. Cette prime, prisée par les employeurs et les salariés, est un très bel outil de reconnaissance et de valorisation du travail, tout autant qu'un coup de pouce au pouvoir d'achat. À notre sens, elle ne constitue pas qu'une réponse de crise et nous vous proposerons d'ailleurs, par voie d'amendement, de pérenniser la possibilité pour les employeurs de la verser à leurs salariés.

À ces mesures spécifiques de réponse à la crise, s'ajoutent également des redéploiements de crédits au sein de la mission « Plan de relance », preuve que le décaissement se poursuit rapidement et efficacement.

Enfin, des mesures de soutien aux secteurs et publics les plus touchés permettront de financer, entre autres, l'hébergement d'urgence, le pass sport ou encore les premières aides en faveur du secteur agricole.

La liste de toutes ces mesures de soutien et des milliards d'euros qu'elles impliquent nous amène à notre seconde observation, relative à l'état de nos finances publiques. Les chiffres donnent le tournis : le déficit et la dette publics atteindront respectivement 9,4 et 117,2 % du PIB, tandis que le déficit prévisionnel de l'État s'établit à 219 milliards d'euros.

Bien évidemment, nous avons soutenu la stratégie visant à tout mettre en œuvre pour protéger les Français et l'économie « quoi qu'il en coûte », mais nous avons aussi pleinement conscience qu'il va nous falloir établir, plus que rapidement, la stratégie nécessaire à un redressement de cette situation. Monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, peut-être avez-vous d'ores et déjà élaboré des hypothèses : sachez que nous sommes prêts à travailler à vos côtés. Le groupe Agir ensemble votera, vous l'aurez compris, en faveur de ce PLFR 2021.

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