Face à cette crise qui nous dépasse tous, le Gouvernement a décidé de maintenir son engagement financier, ce qui est positif. Il ne saurait en effet être question d'abandonner les acteurs économiques au moment où s'enclenche la reprise que nous attendons. Nous sommes également conscients de la difficulté d'adapter les aides en fonction de la vitalité des secteurs et des variations de croissance. Nous nous rallions donc à la décision de réallouer des crédits à certains dispositifs essentiels, notamment le fonds de solidarité.
En se penchant sur l'architecture de ce collectif budgétaire, on constate que les crédits financent davantage l'urgence que la transition et la relance, puisque vous accordez 9,8 milliards d'euros au seul plan d'urgence. Parmi les 100 milliards d'euros, 40 % doivent provenir de l'Union européenne, mais l'aide se fait attendre. Il aura fallu une année entière pour valider le plan de 750 milliards d'euros de l'UE. Monsieur le ministre, nous souhaitons tous que l'argent européen arrive au plus vite ; en commission, vous nous avez dit que nous devrions rapidement percevoir 5 milliards d'euros : pourquoi un montant aussi faible ? Le démarrage du plan de relance reste affecté par la lenteur européenne.
Nous l'avons déjà évoqué, le groupe Libertés et territoires regrette que les aides ne s'adaptent pas – ou mal – aux spécificités locales. Notre tissu économique est hétérogène et la réponse actuelle est trop uniforme : pourquoi ne pas vous appuyer davantage sur les collectivités, en particulier les régions ? Ma circonscription offre un exemple probant de cette situation : la Corse, territoire le plus touché par la crise, sera le moins aidé par le plan de relance. Les effets de l'allégement de 20 milliards d'euros des impôts de production seront très limités : seules quelques entreprises recevront une aide.