Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du vendredi 11 juin 2021 à 9h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

C'est l'exemple typique d'une mesure forgée dans une logique globale, uniforme et loin des besoins locaux.

Le fonds de transition que vous instaurez est une nécessité : pourquoi ne pas le décliner territorialement ? Nous vous proposerons une adaptation des dispositifs à la Corse, afin d'en optimiser l'impact et d'en prévenir les dérapages indus que nous regrettons. Tous les dispositifs doivent favoriser la création d'entreprises, l'emploi et non la spéculation.

Par ailleurs, certains mouvements de crédits laissent perplexe : 4 milliards d'euros du plan de relance ont été utilisés pour financer l'urgence et nous sommes entraînés dans une valse à plus de 16 milliards, qui ne laisse que peu de temps pour bâtir un autre plan. Le Haut Conseil des finances publiques nous alerte déjà : les dépenses publiques dépassent 1 470 milliards d'euros en 2021, soit une hausse de 66 milliards par rapport à 2020. La dette excède 117 % du PIB, franchissant le record de 2008. En 2020, les taux négatifs ont permis de soutenir cette hausse, mais une remontée des taux, qui n'est pas exclue, nous exposerait à un choc brutal.

La question est récurrente : qui paiera l'addition de l'open bar budgétaire ? Vous répondez invariablement par la formule « la croissance paiera » : nous voulons tous y croire, mais sera-ce suffisant ? Depuis 2020, beaucoup de grandes multinationales ont enregistré des bénéfices inédits : en quoi serait-il indécent de les mettre à contribution ? Pourquoi ne pas se saisir des propositions du Fonds monétaire international (FMI) et de l'OCDE en la matière ? Vous souhaitez éviter toute hausse d'impôt, mais vous allez prolonger la contribution pour le remboursement de la dette sociale jusqu'en 2042, ce qui correspond à une augmentation implicite de la fiscalité. Nous reposons la question des choix difficiles, évoquée par le Président de la République ; monsieur le ministre, nous vous savons favorable à une réforme des retraites avant 2022 : verra-t-elle le jour ?

Nous regrettons que le volet social demeure, comme lors des précédents projets de loi de finances, le plus faible : je veux saluer l'engagement pour l'hébergement d'urgence mais d'autres promesses tardent à se concrétiser. Je ne mentionnerai qu'un exemple, celui du chèque alimentaire : je regrette que notre proposition de le déployer sans délai ait été jugée irrecevable.

Il reste à espérer que les prévisions de croissance sur lesquelles se fonde votre politique se réalisent concrètement. Je suppose que ce souhait est unanime.

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